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 Quand il ne reste plus que les souvenirs...

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Ariane

Ariane


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MessageSujet: Quand il ne reste plus que les souvenirs...   Quand il ne reste plus que les souvenirs... EmptyJeu 5 Avr - 14:26

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Quand il ne reste plus que les souvenirs…




Elle posa son livre.

Et soupira.
Elle en avait assez de toute cette blancheur immaculée, de cette odeur stérile, de ce silence bourdonnant, de ces heures interminables, où l’ennuie permanent ne faisait que renforcer l’impression d’une monotonie absolue. L’ennuie…elle aurait pu en écrire des pages sur l’ennuie. Simple état, où l’esprit est incapable de se focaliser sur une pensée et où la seule chose qu’il arrive à se dire est : je m’ennuie, je m’ennuie, je m’ennuie… Certaines personnes sont incapables de s’ennuyer. Dès lors qu’elles sont dans l’inaction et la solitude la plus totale, une pensée se faufile en elles et elles sont occupées jusqu’à la fin de leur répit. Mais peut-être que ces personnes ne se sont jamais retrouvées dans une situation semblable à la sienne, où ce ne sont ni les minutes, ni même les heures que l’on compte. Le nombre de personne étant resté exactement au même endroit, dans la même position, avec le même paysage semblant ne pas vouloir se décaler ne serait-ce de quelques centimètres, avec les même personnes abordant la même expression où se mêlait pitié, lassitude et nervosité ; le nombre de personne qui vivaient les mêmes rituels si peu surprenants, chaque jours ne devait pas être tellement élevé. Tant qu’on à pas connu le lent rituel des infirmières qui, jours après jours, viennent vous administrer une piqûre dont les résultas seront toujours négatif, alors on ne peut pas connaître l’ennuie. Le vrai. Celui qui fait que la vie devient morne et monotone. Celui qui fait que peu à peu, les souvenirs s’embrument, et que jours après jours, l’oublie efface les derniers repères fixés dans la tête. Elle, elle savait. Elle connaissait le pouvoir qu’avait le temps invisible sur l’être humain. Elle avait renoncé depuis longtemps à l’idée que chaque jour réservait une surprise, cela faisait longtemps qu’elle ne croyait plus au dicton : demain est un autre jour. La conformité des minutes, des heures et des jours ne l’atteignait plus. A quoi servait-il de se battre ? La mort lui était promis. Et puis, de toute façon, rien ne la divertissait. Aucune parole ne la réconfortait, aucun projet ne la passionnait, aucune personne ne l’attirait. Patiemment, elle attendait que son tour soit venu…
Elle n’aimait pas penser à ces choses là, car inévitablement, Il s’imposait à elle. Il envahissait ses pensées et Il la faisait souffrir encore d’avantage. Car rien que de voir son visage à la douceur incomparable et aux yeux brillants lui pénétrait le cœur, le brisant, comme enserré par la poigne de la douleur.
Et pourtant, alors que peu à peu, son image s’imposait dans son esprit, elle revivait ces moments incroyables que le destin leur avait accordé.
D’abord, une poigné de main accompagnée de deux sourires, début de tout, début de Leur histoire. Une confiance aveugle les avait liés, faisant d’eux une duo indestructible. Leur donnant la force de continuer, main dans la main, une aventure périlleuse où maintes fois, la mort, ou mêmes pire, les avait frôlés. Une confiance telle, qu’ils devinrent bien plus que de simple coéquipier, bien plus que de simple collègue. Leur amitié était si grand qu’il en devenait dangereux. Pour en atteindre un, on aurait tué l’autre. Au fil du temps, un amour se développa. Si au départ, ce n’était que l’amour inoffensif, qui unit deux amis, ce devint par la suite, l’Amour, le grand. A la confiance et la complicité, s’ajouta un désir de l’autre, une envie de découverte. Tant qu’ils étaient l’un sans l’autre, leur monde ne pouvait tourner. Mais si un amour pur était né, il resta enfoui au fond de leurs cœurs ne se montrant pas. Si bien caché fut-il, il les guidait, malgré-lui. Ainsi, leur entourage ne douta plus de leurs sentiments, bien qu’eux même n’en sachent rien. Ils continuèrent ainsi leur quêtes, les yeux dans les yeux, la main dans la main.

Ces moments là, elle s’en souvenait parfaitement. Elle avait eu peur, elle avait été triste, mais toujours, que ce soit après une courte ou longue durée, il était revenu. Et il avait été là, pour elle.

Dans sa chambre d’hôpital, flottait une odeur de fraise chimique. Son regarde se posa sur le plateau-repas qu’avait apporté l’infirmière un quart d’heure plus tôt. Une glace à la fraise. Tout ce qu’il y avait de plus fade. C’était à se demander s’il y avait une once de fraise dans ce petit pot en plastique. On était d’autant plus surpris par le goût insipide, que l’odeur était insupportablement fort. Tout comme toutes les autres odeurs qui remplissaient chaque jour l’hôpital, et qu’elle ne sentait plus, immergée depuis trop longtemps dans cet environnement stérile.
Il y en avait, de bonnes odeurs dans le monde ! Mais on aurait dit qu’aucune n'avait été capable de se faufiler jusqu’à quelques chambre d’hôpital. Si seulement, elle avait pu retrouver toutes ces odeurs du passé… Elle avait tout oublié. A part peut-être cette odeur de lys…

C’était lors de vacances en France. Sur une petite place d’un village bourguignon, à la terrasse d’un café. Elle se rappelait du léger vent frais qui faisait danser ses mèches rousses devant ses yeux. Le regarde vert ardent qu’il ancrait dans ses yeux d’un bleue bien plus profond que celui actuel, elle s’en rappelait aussi. Lui, vêtu d’un pantalon noir, et d’une simple chemise blanche à laquelle trois bouton était défait, faisant apparaître le haut de sa poitrine. Elle, une robe légère, au teinte orangée, attachée derrière le nuque. Là, un vers d’orangeade à la main, ils discutaient de tout et de rien, profitant de vacances qu’ils s’accordaient si rarement. Ils parlaient d’une vie qu’ils imaginaient : une petite maison, perdue au fin fond de la France, pays aux coutumes très bizarres, mais à la nourritures excellente, et aux paysages admirables. Puis, la laissant seule une dizaine de minutes, il était partit chercher « quelque chose » avait-il dit.
« quelque chose pou toi… ». Impatiente, elle avait attendu essayant d’imaginé ce cadeau qu’il allait lui faire. Perdue dans ses pensées, elle avait observé le ciel sans nuages. D’une voix douce, il l’avait appelé. C’est le sourire aux lèvres qu’elle l’avait rejoint et qu’elle s’était assise sur le rebord d’une fontaine, tout contre lui. De derrière son dos, il avait fait apparaître un bouquet de lys à la blancheur éclatante et pure. Touchée par ce cadeau formidable, elle avait balbutié un timide et franc « merci », faisant naître un sourire angélique sur ses lèvres. Un sourire tellement beau, qu’une soudaine envie de le cueillir au creux de ses lèvres l’avait saisit. Et, comme lisant dans ses pensées, il avait effleuré sa joue d’un doigts apaisant et l’avait embrassé. D’un baiser si doux et si charmant, que, leurs lèvres séparées, elle avait sourit, ne contenant pas son bonheur, qui était devenu insensé.

Une lourde larme roula sur sa joue. Une de plus. Insignifiante, après toutes les autres. Toutes ces larmes versées sur un corps dont le destin n’est plus à faire, sur un sort pour lequel il n’est plus la peine de faire des prière.
Une balle. Une simple balle perdue avait tout brisé. Brisé un amour, brisé un couple, brisé un homme. Si seulement elle ne l’avait pas aimé ! Elle ne serait pas elle aussi brisée, aujourd’hui dans un lit d’hôpital, se morfondant en attendant une fin proche, depuis des mois. Mais malheureusement, il avait été parfait. Il avait été comme seul lui le pouvait. Sincère, généreux, beau, incroyable, et bien plus encore… Et ce sourire si séduisant qu’il avait toujours au coin des lèvres avait été détruit par une simple balle. Oh ! Qu’elle avait pu haïr ce tireur ! Cet assassin sans scrupule qui avait osé tiré vers une regroupement fédérale. Et sa haine n’avait été que renforcé, quand des mois après, il était demeuré introuvable.
Et elle y avait cru à son rétablissement ! Pendant quatre mois, elle avait espéré. Pendant quatre mois, elle avait passé nuit et jour à son chevet, négligeant tout son travail, sa santé et tout le reste. Quand un matin, elle s’était réveillé et qu’elle avait sentit son corps froid sous elle, quand elle avait relevé les yeux et qu’elle avait vu tous les fils débranchés, elle s’était effondré. Elle était d’abord resté sans rien dire, tremblant imperceptiblement, des idées incohérentes s’entrechoquant dans sa tête. Puis, les tremblements s’étaient fait plus fort, les larmes étaient apparues aux coins des yeux et la rumeur sourde qui enflait depuis des mois dans son ventre était remonté dans sa gorge, faisant naître un cri inhumains, rempli de souffrance, de rage, de peur, de folie et de bien d’autre choses encore. Puis, lentement, relâchant la pression accumulée au cours des derniers mois, elle s’était effondré, s’évanouissant devant une foule d’infirmière attirées par sa crise d’angoisse.

A partir de là, elle avait vécu dans le flou, d’abord alternant l’hôpital et l’extérieure. Puis rapidement, elle n’était plus sortie, lasse de voir du monde. Du monde qui n’avait rien de mieux à dire que « je suis désolé » avec de faux airs tristes. A présent, elle se laissait dépérir, refusant le plus souvent toutes visites, vivant seule avec les souvenirs de celui qu’elle n’avait que trop aimé.
Elle aurait permis à une personne de venir la voir. La seule personne suffisamment proche d’elle pour qu’elle se sente en confiance. Sa mère, la seule qui la comprenait, qui elle aussi avait perdu l’homme qu’elle aimait.
Au départ, elle était venu. Tous les jours. La soutenant de son mieux et avec amour. Puis, un jour, elle n’était pas venu, ni le jour suivant. Une semaine durant, elle n’eut aucune nouvelle. Puis, un coup de téléphone. C’était Jane, une amie proche de Maggy. Elle lui avait annoncé, la voix éteint qu’une semaine plus tôt, sa mère et son frère Charlie, était décédé, dans un accident de voiture. L’apprenant, elle n’avait ni crié, ni pleuré, ni fait de crise de folie. Tout d’abord, elle avait voué une haine sans borne à son frère Bill, qui n’avait absolument pas pensé à la prévenir. Elle le maudit mille fois du fond de son lit d’hôpital, lui promettant mille souffrances, et bien pire encore. Puis sa haine se dissipa lorsqu’elle se rendit compte de la mort de sa mère et son frère, lorsqu’elle se rendit compte que plus jamais, elle ne les verrait, ni les entendrait. Qu’ils étaient à jamais partit dans l’au-delà, la laissant seule, désespérément seule.

Souvent, elle s’était dit que son destin était bien étrange. Elle avait déçu son père, puis rencontré un homme qui lui avait apporté mille et une chose, dont l’amour. A ses côtés, elle avait connu un bonheur sans borne. Mais c’était pour le perdre. Juste après, son frère et sa mère moururent. Et elle finit par sombrer dans un état où seule sa seule sa tête avait encore assez de force. Où sa tête suppliait plus que jamais son cœur de s’arrêter.
Qui aurait voulu d’une vie pareille ? Qui aurait voulu endurer toutes ces épreuves ? Personne. Personne n’aurait voulu de cette vie, certes mouvementée, mais horrible jusqu’au bout. Mais il fallait bien la donner à quelqu’un cette vie, et c’était tombé sur elle.

Elle soupira.

Ses yeux, d’une couleur bleu pâle, virevoltaient, incapables de trouver un point fixe. Bleu pâle. Toutes les épreuves qu’elle avait endurées avaient détruit non seulement sa santé, mais aussi, son visage, qui par le passé avait su être si hautain et si fière. Ses yeux, particulièrement percent à l’époque, étaient réduit à deux minces fentes d’où un bleu terne, tirant vers les gris, ressortait. Soulignés de cernes imposantes, ils donnaient envie de fermer les paupières, de cette femme si frêle. Sa longue chevelure, toujours rassemblé en queue de cheval n’avait plus rien d’enflammée, comme auparavant. Les tons rouilles y dominaient.

Ils virevoltaient toujours, ses yeux si peu lumineux. Passant de la fenêtre qui s’emplissait peu à peu de teintes orangées, prévoyant le crépuscule ; à la télévision éteinte qui ne présentait aucun intérêt, à part celui d’être désespérément fixe ; s’arrêtant quelques secondes sur ce pot de glace à la fraise , puis sur le plafond blanc. Ses yeux rencontraient beaucoup de blanc. Beaucoup trop de blanc. Souvent, son imagination la poussait à croire qu’un jour, elle serait totalement aveugle à cause de ce blanc trop éclatant.

C’aurait été horrible, car à présent, sa seule source de réconfort était le livres. Depuis son entrée à l’hôpital, elle avait lu une cinquantaine de livre. Elle aimait s’évader dans ces mondes imaginaires si éloignés du sien. Parfois, s’identifiant à un personnage, elle pleurait de plus belle, s’apitoyant sur son sort et sur celui de tous les orphelins.

Elle reprit son livre. Un Dickens.

Bientôt, abrutie par le grondement incessant des machines, ses paupières devinrent lourdes. Les mots dansaient devant ses yeux et leurs sens lui échappait de plus en plus.
Elle s’enfonça dans le dans le sommeil.






Quelques heures après, une infirmière pénétra dans sa chambre pour lui faire sa piqûre du soir.
Elle la trouva endormie, un livre sur la poitrine, une mous triste accroché au visage.
Elle l’observa. Malgré les traces de sa maladie et son air fatigué, il subsistait dans ses traits, une grande beauté. Sans aucun doute, avant, cette femme était belle. Et juste à cet instant, Lisa, infirmière à l’hôpital de Washington, trouva qu’elle était plus belle que jamais auparavant. Ses traits figés étaient d’une noblesse absolue et son teint d’une pâleur extrême lui donnaient l’aspect d’une poupée de porcelaine. C’était la vielle poupée oublié qu’on venait de ressortir du placard, mais qui avait encore du charme, malgré sa solitude pendant de longues années.
Elle s’approcha, et guidée par son instinct, elle saisit le poignet de sa patiente.

Elle était bel et bien endormie. Endormie pour toujours. La mort avait enfin eu pitié d’elle, et venant la cherché, elle avait décidé de lui rendre sa beauté d’antan.

Une arme roula sur la joue de Lisa. Puis, lentement, elle débrancha les appareils.





Il est vrai que la splendeur du désespoir
Est parfois troublante.
Mais n’oublions pas
Qu’il n’y a rien de plus beau qu’un sourire.

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