Mulder c’est moi. Je ne pourrai pas faire l’autopsie comme prévue. Je suis désolée. J’ai confié le dossier à ma collègue. A bientôt.
Il raccrocha et prit la direction de Quantico. Il traversa les couloirs gris et froid et arriva au sous sol. Shannon lui donna les renseignements nécessaires sur l’autopsie qu’elle venait de terminer. Evidement il ne trouva rien de ce qu’il cherchait.
- Le Docteur Scully est absente longtemps ?
- Je ne sais pas.
Cela faisait un an qu’elle était revenue à Quantico exerçant en tant que médecin légiste. Trois ans plutôt elle y avait fait ses études puis une fois l’examen en poche, elle avait suivi l’homme de sa vie en Californie. Enfin ce qu’elle croyait. Leur relation s’était dégradée rapidement et elle avait pris la décision de revenir à Washington. Ville où elle avait rencontré cette personne atypique. Ce personnage à la vie peu commune. Cet agent que tout le monde nommé le martien. Celui qui n’intéressait personne et qui pourtant faisait parler de lui aux coins de chaque couloir. Il y a un an, il était sur une enquête et elle devait autopsier le corps. Mais il ne savait pas que ce médecin légiste allait changer sa vie. Lui éternel solitaire, qui ne pensait qu’à son travail, venait de voir sa conception de la vie s’envoler. Il parcourut la route qu’il avait emprunté une fois. Une seule fois et pourtant il la connaissait comme s’il la faisait tout les jours. Cette fois où elle avait enfin accepté de dîner avec lui. Il n’avait pu s’empêcher de penser qu’elle l’avait fait uniquement pour qu’il lui foute la paix. Soirée où ils avaient pût parler d’autre chose que de cadavres. Etudes, enfances, voyages … Mais elle était distante. Discrètement distante. Il l’avait remarqué mais n’avait posé aucunes questions. Il se demandait souvent pourquoi elle avait accepté alors que quelqu’un d’autre partager sa vie. Et paradoxalement il l’avait sentit si proche de lui. Sur le pas de la porte, il allait l’embrasser, elle le savait, mais au dernier moment elle lui déposa un baiser sur la joue et sans un mot, ferma la porte. On était vendredi, 13h47, soit 3 semaines et 2 jours que cette soirée s’était passée. Il se demanda depuis quand il comptait comme un gamin les jours qui le séparait d’un agréable moment passé. Il aimait la taquiner, l’écouter donner des résultats d’autopsie de sa voix douce, lui recommander de faire attention de sa voix inquiète. Il aimait son parfum naturel et ses cheveux roux éclatant, se perdre dans ses yeux bleus. Elle s’était faite désirer quelques mois en le faisant patienter pour dîner ensemble. Et cette soirée avait été l’une des plus belle qu’il avait pu connaître. Malgré les questions qu’il se posait son but était ne de pas la brusquer. Il attendrait. Il se gara devant l’immeuble et frappa 1 coup sur la porte marron. Puis deux. Son poing allait cogner une troisième fois quand la porte s’ouvrit doucement. Il lui sourit.
- J’ai appris que tu étais absente et je voulais m’assurer que tout allait bien …
Elle referma la porte dans son dos et ils se retrouvèrent tous les deux dans le couloir. Elle avait l’air contrarié et s’aperçut qu’il n’aurait pas du venir. Qui était il pour débarquer sans prévenir ?
- Je suis désolé j’aurais dû appeler. Excuse moi …
Le visage de Scully s’adoucit mais était d’une pâleur inquiétante. Sans réfléchit il posa sa main sur son front brûlant. Sans réfléchir, elle ferma les yeux quelques instants. A part sa mère, qui était la dernière personne à avoir fait ceci ? Personne …
- C’est gentil d’être passé …
- Tu devrais te mettre au chaud.
- Non ça va.
Elle referma son gilet en croisant les bras pour apporter un minimum de chaleur. Une voix masculine vint les interrompre.
- J’ai mal au ventre …
Mulder fixa celui qui venait de prononcer cette phrase d’une voix faible. 1m10 pas plus. Roux avec quelques taches de rousseurs sous les yeux et sur le nez. Des yeux bleus. Le portrait de celle qui se tenait entre les deux hommes. Il était déjà repartit dans le canapé, se tenant le ventre. Scully entra, se mit à genoux et reposa la couette sur lui. Elle lui dégagea le visage, passant ses douces mains dans les cheveux.
- Laisse le médicament faire effet mon chéri.
Quand elle se releva, sa tête tourna et Mulder la rattrapa de justesse. Il l’accompagna dans la cuisine et l’aida à s’assoire. Elle frotta son crâne avec ses mains. Elle senti une couverture se poser sur ses épaules et son dos courbaturé.
- Depuis que nous sommes rentrés de Californie, le moindre virus est pour lui.
- Il a de qui tenir apparemment …
- Je ne suis pas malade. Je suis fatiguée de tout …
- Je ne parlais pas que de ça …
Elle releva la tête et il regretta aussitôt ses paroles. Qui était il pour lui reprocher de lui avoir mentit ? Ils n’étaient pas mariés, elle ne lui devait rien.
- Je suis désolée Mulder …
- Tu n’as pas à t’excuser. Tu ne me dois rien. C’est moi qui m’excuse de m’imposer dans ta vie sachant que tu n’étais pas libre …
- Tu ne t’imposes pas et tu le sais. Je devais le protéger et … moi aussi. Mais maintenant que tu sais … Mulder ça m’insupportait de te mentir, c’est pour ça que ces derniers temps je n’étais pas très … disponible …
Un sanglot rattrapa ses mots. Il s’assit en face d’elle et prit ses mains froides dans les siennes. Il savait qu’elle ne se confiait que rarement, qu’elle n’aimait parler d’elle mais il constatait qu’elle retenait trop de choses. Il voulait l’aider, lui servir d’exutoire.
- Tu sais que tu peux me parler, me faire confiance …
Elle sécha ces larmes, honteuse de pleurer comme une gamine. Son sourire qu’affichait ses lèvres la rassura. Il était la dernière personne à la juger et elle le savait. Apres quelques secondes de silence elle s’exprima.
- Il a beaucoup souffert de ma dernière séparation. Le retour à Washington a été difficile. Il souffre et je ne sais plus comment m’y prendre. J’ai l’impression de tout rater … Je ne voulais pas qu’il s’imagine de nouvelles choses si tu entrais dans sa vie …
- Tu ne parles pas que de ton fils Scully. Tu le sais. Tu t’interdis de vivre pensant que de doute façon toute histoire finira de la même manière.
Il venait de la cerner. Personne n’avait fait ça. Aucun homme. Contrariée, elle n’aurait pourtant pas rêvé mieux. Ses sentiments avec lui se confirmaient et elle fut surprise de s’en faire la réflexion.
- Tu devrais aller te reposer. Je monte la garde.
Elle afficha un sourire gentiment moqueur.
- Je suis peiné de ce sourire mais tu es malade alors je ne t’en tiendrai pas rigueur.
Et sans qu’elle ne puisse dire un mot ou protester qu’elle n’était pas malade, elle se retrouva dans ses bras et il prit la direction de sa chambre. Ses muscles se détendirent peu à peu et elle rêva de s’endormir contre lui. Mais il l’allongea et rabattit les couvertures sur son corps fragile. Juste le temps pour elle de s’endormir.