Les fanfics de la Gillian Community
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 L'entre deux

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Polly

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MessageSujet: L'entre deux   L'entre deux EmptyMer 25 Mar - 4:17

Auteur : Polly
Time-Line : Post TT/Pre IWTB
Disclaimers : Of course, je ne touche pas un rond pour ça, on pourrait au moins me payer un ticket pour ADH! Abusé!
Genre : ship, angst, CD (personnage secondaire)
Rating : PG13 (oui oh y'a du ship quand même hein! lol mais c'est bien plus facile de lire du NC17 que d'en écrire, croyez-moi!)


L'entre deux



Perdu dans l’étendue des plaines du Kentucky, Mulder avait presque l’impression d’être seul au monde. C’était sans compter sur la douce respiration de son amie, sereinement endormie dans le siège passager. Ce silence incomplet le rassurait toujours, un souffle, un mot et son âme retrouvait toute sa vigueur. Leurs déplacements perpétuels offraient un semblant de sécurité. Lorsqu’ils étaient en mouvement, ils s’autorisaient enfin à être capturés par le sommeil ou à parler sans retenue. Le soir, blottis l’un contre l’autre dans le lit d’un hôtel miteux, ils dorment. Ou ils apaisent la soif qu’ils ont l’un de l’autre. Les seuls mots prononcés sont leurs noms, étouffés dans l’arc d’une gorge tremblante ou susurrés au creux d’une oreille attentive.

La main de Scully repose sur sa cuisse droite. Parfois, le soir en retirant ses vêtements, il espère y découvrir l’empreinte de sa paume incrustée dans sa peau. Comme ça n’arrive jamais, il considère l’idée d’un tatouage. Une marque éternelle, infinie. Similaire à l’amour qui les unit. Mulder sourit dans l’obscurité, imaginant déjà le sourcil de Scully se dresser sur son front et sa voix lui rabâcher une fois encore qu’il est totalement fou. La faire devenir chèvre était l’un de ses plaisirs dans la vie. Parmi tant d’autres.

Un coup d’œil à la carte qui gisait sur le tableau de bord et Mulder choisit de tourner sur sa gauche. Abandonner les routes nationales pour les chemins de campagne, une tactique de plus qu’ils avaient dû acquérir dès leurs premiers jours de cavale.

Le changement de terrain, quasiment lisse auparavant et désormais irrégulier réveilla Scully en sursaut.


« Désolée. » Esquissa Mulder, navré de la privée d’un sommeil nécessaire.

Il exerça une légère pression sur sa main avant de la lui rendre pour qu’elle se frotte les yeux. Scully ne pu se retenir de bâiller et détourna la tête afin qu’il ne remarque pas combien elle était fatiguée. Cela faisait plus de quarante huit heures qu’ils roulaient et ne s’arrêtaient qu’en cas d’envie pressante. Ils n’avaient presque rien mangé de leurs provisions mais avaient vidé deux thermos entiers de café. Ils se relayaient au volant mais Mulder ne lui cédait pas sa place aussi régulièrement qu’il le devrait. Contrairement à ses habitudes, Scully ne lui en tint pas rigueur. Elle se doutait que la raison pour laquelle il ne se ménageait pas était davantage lié à son besoin de cogité qu’à son souci de la préserver telle une poupée de porcelaine. Mulder était tracassé, torturé, partagé…

La décision de se rapprocher de la côte est n’avait pas été facile à prendre. Divisé entre le désir de rester caché loin de cette ville et la nécessité que Scully contacte sa mère. Cette dernière était gravement malade d’après Skinner. Bien qu’il ne veuille pas l’avouer, Scully avait décelé à son ton que la situation était irrémédiable. Accompagner sa famille dans une phase difficile, au risque de mettre Mulder en danger ? Ou se terrer à des kilomètres en priant pour que la douleur s’efface, imaginant ses frères, seuls devant un énième cercueil ?

Scully avait fini par se résoudre, affirmant qu’il n’y aurait rien de plus qu’elle ne puisse faire. Il était trop tard, autant conserver le peu de sécurité érigée autour d’eux. Mulder avait tourné en rond dans la chambre exigüe. Un lion testant les limites de sa cage. Etudiant le problème sous tous les angles, pour conclure qu’ils devaient courir ce risque. C’était sa mère, Scully méritait de lui dire au revoir. De lui dire qu’elle l’aime. Même si pour cela, Mulder s’aventurait sur une pente des plus glissantes.

Les voix avaient résonné, une gifle avait été assenée… Des larmes versées et un égo froissé plus tard, ils embarquaient dans leur 4x4 noir en direction de l’ouest.

Perdue dans ses pensées, Scully mit un instant à réaliser que leur véhicule était immobilisé sur le bas côté. La nuit était tombée depuis quelques heures et un mince halot de lumière descendait de la lune et des étoiles. Les ombres des branchages se promenaient sur le sol, bercés par le vent doux et régulier. L’endroit aurait pu être sinistre mais au contraire, en cet instant précis, il semblait merveilleux, baigné de contrastes et de mélodies naturelles.


« J’ai besoin de me dégourdir les jambes. » Expliqua Mulder en ouvrant sa portière.

Immédiatement, Scully perçut le bruissement de l’eau et elle rejoignit son compagnon de l’autre côté du chemin de terre. Sur leur droite, un sentier légèrement escarpé descendait vers l’obscurité. Elle ne pu se retenir de l’emprunter, attirant la curiosité de Mulder qui lui emboîta le pas.


« Scully ? Où vas-tu ? On ne voit rien, c’est peut-être dangereux. » Lui indiqua-t-il, en vain.

A tâtons, uniquement guidée par le faisceau des phares de leur voiture, Scully se retrouva bientôt au bord d’un petit ruisseau. Elle s’assit dans l’herbe humide and Mulder s’installa à ses côtés, patient.


« J’aimerais que notre vie soit aussi facile que ce voyage. Que l’on puisse décider de s’arrêter du jour au lendemain pour faire une pause et s’aérer l’esprit. Sans avoir à se soucier du niveau d’essence, de l’état de nos batteries ou des autres véhicules qui pourraient nous percuter. » Souffla-t-elle en posant sa tête contre son épaule.

Le bras de Mulder se faufila dans son dos pour la caresser à travers sa veste en cuir.


« J’aimerais que tout soit différent. » Acquiesça Mulder.

Scully lui adressa un regard confus, presque triste.


« Pas tout Scully, je voudrais que tu sois présente dans toutes mes vies parallèles. » Répliqua-t-il avec un sourire. « J’aimerais seulement que plus de personnes soient autour de nous. » Se justifia-t-il sans pour autant donner des noms, de peur de remuer le couteau dans une plaie déjà béante.

Ils profitèrent des températures fraîches mais parfumées du printemps. Blottis l’un contre l’autre, pensifs et rêveurs. Mulder l’attira bientôt vers l’arrière, offrant son torse comme oreiller. Malgré cela, Scully se redressa sur un coude, s’étira pour atteindre ses lèvres et l’embrassa tout en douceur. Avec souplesse, elle se hissa au dessus de Mulder pour placer une jambe de chaque côté de ses hanches. Ce dernier ne pu résister à l’appel du corps de son amie et le plaqua contre le sien sans plus attendre.

Ce n’était ni l’endroit, ni le moment de s’adonner à de telles activités, ils en étaient bien conscients. Cependant, après de nombreux mois à fuir d’un Etat à l’autre, à travers la ville ou les champs, ils savaient apprécier chaque minute passée au calme. Ils s’évadaient pendant une heure ou deux, des escapades bien souvent interrompues par la dure réalité qui les rattrapait sans cesse.
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MessageSujet: Re: L'entre deux   L'entre deux EmptyVen 27 Mar - 6:11

Toutes sortes de mots doux leurs venaient à l’esprit, combien elle était belle, combien il était fort… Jamais ils ne les prononçaient, de peur d’avoir l’air bête ou tout simplement parce que ce n’était pas leur genre alors ils transmettaient leurs sentiments par leurs gestes ou par leurs regards. Des conversations entières menées d’un battement de cils ou d’un frôlement de mains. Ce langage était intraduisible pour les gens qui les côtoyaient à l'occasion : faudrait-il encore qu’ils s’aperçoivent de cet échange invisible.

***


« Tu as froid Scully, on devrait retourner à la voiture. » Murmura Mulder, caressant ses cheveux.

« Ca me donne l’impression d’être vivante. » Répondit-elle en redressant la tête de son torse.

Leurs vêtements éparpillés sur le sol, ils s’en servaient de matelas et de draps laissant ici ou là un bras ou une jambe à découvert. La rosée envahissait peu à peu les lieux, ce qui rendait désormais l’herbe plus humide que confortable.

Mulder attrapa son pantalon puis il recouvrit Scully de son tee-shirt avant de ramasser les autres affaires. Il les tendit à la jeune femme, ainsi que ses chaussures à talons. Glissant ses pieds dans ses baskets, Mulder se sentit d’humeur chevaleresque et décida de lui éviter de marcher pied nus dans la terre détrempée. Il essuya un regard assassin quand il passa un bras dans son dos et l’autre sous ses jambes. Heureusement, Scully se rendit vite compte des avantages apportés par cette position alors elle se retint de rechigner avec trop d’insistance. Au contraire, elle appuya sa tempe contre son épaule et resserra son étreinte sur leurs vêtements pour qu’ils ne tombent pas.

Arrivés à la voiture, elle ouvrit la portière et Mulder la déposa sur le siège passager où elle commença à se rhabiller. Une fois installé derrière le volant Mulder mit le moteur, récupéra son tee-shirt et, au moment où il démarra, la main de Scully vint se nicher sur sa cuisse. Comme toujours. Comme il l’aimait tant.


***


« Salue Maggie de ma part. » Souffla-t-il en l’embrassant une dernière fois.

« J’aurais préféré que tu m’accompagnes. » Avoua Scully, détournant les yeux en direction de l’hôpital.

« Je ne peux pas prendre ce risque, ils surveillent peut-être les lieux… Je… »

Scully l’interrompit en apposant son index sur ses lèvres. Son regard traduisait sa peine tout autant que sa compréhension. Elle irait voir seule sa mère puis le rejoindrait dans le petit hôtel où ils avaient réservé deux nuits. Adossé à la voiture, Mulder l’encerclait de ses bras tel un bouclier humain, navré de ne pouvoir la soutenir dans cette épreuve difficile. Scully inspira profondément, calant sa tête sous son menton et fermant les yeux pour retrouver un tant soit peu de conviction. Baltimore était froide à cette période de l’année et son manteau n’était pas de trop. Malgré cela, Scully sentait la sueur s’accumuler sur son front et dans son dos, comme si elle était incapable de réprimer la peur qui la tenaillait. Et si Mulder disparaissait ? Et si elle rentrait à l’hôtel et n’y retrouvait que ses affaires ? Son parfum subsistant dans l’air opaque de cette petite pièce vide et abandonnée. Ce mot la fit frissonner.

« Aller, vas-y, elle doit avoir hâte de te voir. » Murmura Mulder, résigné.

« A tout à l’heure. »

Leurs doigts se frôlèrent une dernière fois et elle traversa la route sans se retourner de crainte de ne pas l’apercevoir. Le hall d’entrée, la foule grouillant autour d’elle, les blouses blanches, l’odeur aseptisée… tous ces détails lui sautèrent au visage pour lui rappeler un univers familier et rassurant. Plus qu’une année et elle aurait terminé son internat en pédiatrie.

Une voix résonna dans le couloir et elle leva la tête, reconnaissant ce ton autoritaire. Il s’agissait de son frère, Bill, en pleine altercation avec un médecin. Rien n’avait vraiment changé en leur absence.


« Vous ne pouvez pas faire ça, vous allez la tuer ! »

« Elle a signé un refus de réanimation Monsieur Scully, vous devez respecter sa parole. » S’efforçait de le convaincre un pauvre homme au crâne dégarni.

Lorsque Bill la repéra dans le couloir, un silence oppressant s’abattit sur eux. Son pas se fit plus hésitant mais Scully s’avança jusqu’à lui et son frère ne put se retenir de l’enlacer.


« Dana… »

Le calme soudain et la tendresse avec laquelle il l’accueillit surprirent Scully mais elle ne se laissa pas déstabiliser. Elle se détacha de lui afin de le regarder dans les yeux, sondant son âme pour y déceler les fêlures qui le déchiraient.

« Je suis tellement soulagé de te voir… Après tout ce qui s’est passé, je n’étais pas sûr que tu viennes. » Lui confia-t-il en l’entraînant vers la chambre de leur mère, quittant le docteur sans un signe.

« Je ne pouvais pas rester si loin. » Insista celle-ci avant de porter la main à sa bouche.

Devant elle se trouvait le lit où gisait le corps de leur mère, inconsciente, anormalement paisible.


« Ils ont retiré le respirateur, ils ont… Ils ont dit qu’elle était cliniquement morte… Je crois que c’est le cerveau enfin… » Balbutia-t-il, passant la main dans ses cheveux avec nervosité.

Scully resta bouche bée, le dernier appel de Skinner ne lui avait pas semblé prometteur, mais Maggie était encore alerte malgré la dégénérescence d'une grave pneumonie. La jeune femme récupéra le dossier de sa mère et le parcourut rapidement. Deux jours qu’elle était dans le coma et désormais, c’était son encéphalogramme qui était revenu plat. A quoi bon la maintenir en vie sachant qu’elle ne reviendrait jamais à elle ? Ses jambes tremblèrent et Bill dut la tenir par le bras pour l’aider à s’asseoir.


« Je n’étais pas là… » Soupira-t-elle, se sentant terriblement coupable d’avoir imposé sa disparition à sa mère.
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MessageSujet: Re: L'entre deux   L'entre deux EmptyJeu 2 Avr - 4:48

« Tu n’aurais rien changé Dana… » Voulut la convaincre Bill, une main sur son épaule. « Elle a tardé à se faire soigner, je l’ai vue il y a quinze jours et je n’ai même pas été capable de remarquer quoi que ce soit… Est-ce que tu savais qu’elle avait demandé à ce qu’on ne la réanime pas ? » S’enquit-il, intrigué.

« Juste après la mort de Missy… on en a parlé un soir et elle s’est confiée à moi. Elle voulait être sûre que l’on n’ait aucune décision difficile à prendre. » Expliqua Scully, serrant les doigts de son frère avec empathie.

« Oh… Elle ne m’en a jamais fait part… » Regretta Bill, sans quitter sa mère des yeux une seule seconde, sa poitrine se soulevant à peine à chaque inspiration artificielle.

« De toute façon… Ca ne sert plus à rien de parler de cela Bill, tu sais, elle a beau respirer, elle ne se réveillera jamais… »

A l’entente de ses propos, Bill s’accroupit auprès d’elle et Scully passa son bras dans son dos. Tous les deux veillaient sur leur mère comme des anges gardiens, trop sonnés pour réagir à cet affreux coup du sort.

***


Il était dix-sept heures, le respirateur avait été débranché depuis six bonnes heures déjà. Scully avait l’estomac vide et depuis qu’elle avait appelé Mulder pour lui annoncer la douloureuse nouvelle, son ventre la tiraillait de plus belle. Non pas qu’elle ait faim, c’était plutôt l’émotion qui bouillait en elle et la laissait pantoise. Allongée sur deux chaises accotées, la tête appuyée sur son avant-bras, elle surveillait du coin de l’oeil le moniteur relié aux battements du cœur de sa mère. Celui-ci rythmait un pouls régulier mais qui, depuis quelques minutes, commençait à ralentir. Bill était sorti se chercher un café, et sans doute faire les cent pas dans le couloir, pensant lui épargner la vue de son angoisse.

La porte s’ouvrit et son frère apparut, l’air hagard. Il posa son gobelet de café sur la table tout en observant sa mère. Il retourna ensuite vers sa sœur et se pencha au dessus d’elle.


« Tiens, vas te chercher un café. » Lui dit-il en déposant quelques pièces dans sa main.

« Non, je préfère rester ici. » Refusa-t-elle gentiment.

« Dana, vas te dégourdir un peu les jambes, je t’appelle s’il se passe quoi que ce soit. » Promit-il en l’aidant à se relever tant elle était courbaturée.

« Tu es sûr ? »

« Crois-moi, ça va aller. La machine est au bout du couloir à droite. » Insista-t-il encore une fois, volant sa place pour lui faire comprendre le message.

« D’accord. » Souffla-t-elle en glissant la monnaie dans sa poche.

Scully referma la porte derrière elle et lâcha un long soupir. L’attente, lorsque l’on est impuissant, rend toujours les gens extrêmement exténués. Cependant, quand l’espoir auquel se rattacher n’existe même plus, comment ne pas se sentir drainé de toute énergie ?


Les bras tendus vers le ciel, Scully s’étira de tout son long jusqu’à en faire craquer ses articulations meurtries. Elle longea ensuite le couloir, à la recherche de cette denrée rare qui lui redonnerait des forces. Tout à coup, une main s’empara de son bras, l’attirant vers le côté, dans une salle mal éclairée. Son premier réflexe fut de se débattre mais cet homme était bien plus puissant et quand elle vit enfin son visage, Scully se figea totalement.

« Tu m’as fait peur ! » S’exclama-t-elle en s’effondrant contre lui.

« Je ne pouvais pas rester à l’hôtel sans rien faire en sachant que tu étais ici… » Se justifia Mulder, sa voix chaude et sécurisante.

« Oh mon Dieu. »

« Quoi ? »

« Bill… C’est lui qui m’a indiqué le chemin… Ne me dis pas qu’il était complice ? » Fit-elle, abasourdie.

« Aussi incroyable que ça puisse paraître, il a accepté de m’aider. C’est mon regard de chien battu, ça fait toujours effet. » Répliqua-t-il avec plus de légèreté.

Ils se trouvaient dans une petite pièce qui servait probablement de débarras pour l’hôpital ainsi que de salle de repos. Un lit jumeau trônait dans le fond et Mulder la fit s’asseoir pour mieux lui parler. Il garda néanmoins sa main prisonnière dans la sienne.


« Skinner m’a contacté, on ne va pas pouvoir s’éterniser. Je ne veux pas t’arracher une fois de plus à ta famille, je vais retourner à Seattle et tu me rejoindras quand tu le pourras. » Murmura-t-il sans capter son regard.

« Mulder ? Non, je ne veux pas que l’on soit séparés, c’est juste une question de jours… Jusqu’à… L’enterrement. » Conclut-elle avec difficulté.

Les doigts de Mulder se resserrèrent autour des siens l’espace d’un instant. Il connaissait si bien la douleur éprouvée à la perte d’un être cher. Peu importe le nombre de fois où cela arrive, jamais personne ne peut s’habituer à un tel déchirement.


« Skinner a décelé du mouvement au FBI, pas mal d’agents ont été envoyés en déplacement, il a peur que quelque chose se prépare. » Expliqua-t-il, désabusé.

« Alors je repars avec toi. Dès demain. » Rétorqua Scully, apparemment catégorique.

« Scully, tu ne peux pas, Maggie, Bill… Je m’en voudrais trop si tu devais te priver d’assister à sa mise en terre. »

« Il n’y a plus rien que je puisse faire. Je l’accompagnerai jusqu’au bout mais Bill s’occupera des derniers… ‘‘détails’’. » Affirma-t-elle, résolue à suivre Mulder où qu’il aille et quoi qu’il se passe.

Mulder ne trouva rien à redire, il savait que sa décision était prise et qu’il ne pourrait la faire changer d’avis. Le destin leur fit d’ailleurs un clin d’œil sinistre car Bill vint les alerter au sujet de Maggie. Tous les deux sursautèrent quand ils le virent dans l’encadrement de la porte.


« Dana, c’est maman. »

Scully le suivit immédiatement, sachant qu’elle retrouverait Mulder un peu plus tard mais frôlant volontairement son épaule au passage. Ils arpentèrent le couloir jusqu’à la chambre de leur mère et ils y découvrirent une infirmière, occupée à surveiller le moniteur. Celui-ci ne résonnait que d’un bip toutes les quelques secondes, indiquant combien le pouls de Maggie était faible.

« Est-ce que tu sais où est Charlie ? »

« Il était en mer, il a demandé une permission qui lui a été accordée mais il n’arrivera que demain. »

« Ce sera trop tard. »

Leurs regards se rivèrent sur leur mère dont le cœur cessa de battre complètement. Seul un son strident retentissait dans la pièce, jusqu’à ce que l’infirmière éteigne l’écran marqué d’une ligne droite. Sans prononcer un mot, elle quitta les lieux pour les laisser se recueillir en paix.

Scully se courba pour déposer un baiser sur le front de sa mère, les larmes emplissaient ses yeux sans s’échapper le long de ses joues. Bill résistait aux assauts de sa peine mais il n’en menait pas large.


« C’est arrivé si vite, je n’ai même pas eu le temps de lui dire que je l’aimais une dernière fois. » Balbutia Scully, débout au coin du lit.

« Elle le savait, nous le savions tous, c’est ce qui compte. » Assura Bill en sa plaçant près d’elle.

« Bill… Je… »

« Je sais, tu vas devoir repartir. Je comprends, j’ai appris à ne plus vous en vouloir, ni à toi ni à Mulder. » Commença-t-il en massant ses épaules, puis il continua. « Retourne auprès de lui, je m’occupe de notre mère. Restez en sécurité. »

« On reviendra rapidement, en Caroline ou en Virginie, d’accord ? » Demanda Scully, sachant que Bill vivait désormais à Baltimore.

« Je t’aime petite sœur. » Bredouilla-t-il maladroitement, ces mots n’ayant pas passé ses lèvres depuis des dizaines d’années.

« Je t’aime aussi. » Répondit-elle, touchée par son honnêteté.

« Vas le rejoindre. »

Scully sourit fébrilement, caressa les cheveux de sa mère et s’éclipsa à toute allure. Une fois dans le couloir, ses larmes dévalèrent son visage sans retenue.

Fin.
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