« Melissa m'a dit un jour qu'en choisissant de travailler au FBI, je ne savais pas qui je rencontrerai, ni comment ces personnes changeraient ma vie. Elle avait raison.
Je veux que tu saches que j’ai passées mes plus belles années à tes côtés en vivant au rythme de tes joies, de tes peines, de tes espoirs et de tes désillusions et que pour rien au monde, je n'aurais voulu qu’il en soit autrement.
Un jour tu as eu le courage de m’avouer que tu m’aimais. Même si j’ai fais mine de ne pas te prendre au sérieux ce jour là, j’ai toujours su, au fond de moi, qu’il en avait été toujours ainsi. Saches que je ne regrette pas une seconde tout ce qui s'est passé entre nous comme je ne regrette pas non plus ce qui ne s'est jamais passé.
Un seul de tes regards en dit bien plus long que n'importe quelle caresse. Chaque journée qui passe nous unit bien plus que l’acte physique en lui-même. Nos mots, nos regards sont d’une certaine manière, notre façon à nous de nous aimer charnellement. Et durant chacune de ces journées, je remercie le hasard pour t’avoir mis sur mon chemin, même si il semble à présent que nous sommes appelés à nous séparer.
N’y voit aucune sorte de défaitisme de ma part. Mais je sais que je vais mourir. Bientôt. Mon heure est venue et cette fois-ci, tu n’y changera rien. Le plus difficile sera de te quitter. Je n’ai plus beaucoup de temps, et pourtant il me reste tellement de choses à te dire.
Je veux que tu saches que même quand je ne serais plus à tes côtés, mon esprit sera toujours là, près de toi, par la pensée. Je veux que tu saches que je n’ai pas peur de mourir, parce que tant que je serai dans ta mémoire, je survivrai. Surtout ne te sens pas coupable. Tu n'as jamais rien décidé pour moi. J’ai choisie seule ce chemin qui aujourd’hui m’amène au bout de la route. Je ne regrette rien. Au contraire, comment pourrais-je regretter tout ce que tu m’as apporter, sans jamais rien attendre en retour.»
Appartement 234.
Allentown.
Pennsylvanie.
La course poursuite fut intense. Scully avait bien crût ne pas pouvoir tenir le rythme. Il lui semblait que ses forces s’épuisaient plus vite à présent. Alors qu’elle était en train de passer les menottes au suspect récalcitrant, une perle écarlate apparut à l’orée de sa narine gauche hésitante entre tomber ou s’accrocher. Prise dans le feu de l’action, elle ne sentit pas cette goutte qui perlait à son nez de façon incongru. Mulder la remarqua. Il regarda sa coéquipière et lui dit:
-Scully!
-Quoi! Répondit-elle abruptement en tournant la tête vers lui.
Sans rien ajouter, il lui fit signe afin de lui indiquer qu'elle saignait du nez. Une seconde surprise mais comprenant le sens du regard de son partenaire, Elle s'essuya vivement le nez et dit à Mulder qui la regardait toujours d'un air inquiet :
-Ca va Mulder !....Arrête de me regarder comme ça, je me sens bien !!!
Le ton froid et glacial que venait d’employé Scully, ne surprit pas Mulder. Il savait que sa partenaire n’aimait pas apparaître en position de faiblesse.
Quelques minutes plus tard, Scully profita de se retrouver dans l’appartement du suspect pour se laver le visage. A milles lieues d’où elle se trouvait physiquement, elle regardait sans le voir, son sang qui s’écoulait dans le lavabo. Des coups portés contre la porte la firent sursauter. Elle entendit son collègue lui demander :
-Ca va Scully ?
-Oui je me lave et j'arrive. Répondit-elle en vérifiant une dernière fois son reflet dans le miroir notant au passage son teint légèrement blafard.
Elle sortit de la salle de bain. Mulder l'attendait. L'homme qu'ils venaient d’arrêter était dans le salon. Mulder commença à lui expliquer la version de leur suspect.
-Bien il faudra le vérifier auprès de ses femmes alors. Dit-elle comme une évidence.
-Impossible. Lui répondit Mulder d’un air sombre.
-Pourquoi? Demanda Scully doucement.
Il soupira. Elle comprit à son regard qu'elles étaient déjà toutes mortes. Mulder la laissa interroger le suspect à son tour puis il lui prit le bras, bien décider à avoir une explication avec elle afin de lui ouvrir les yeux sur son cancer :
-Viens par là une minute, s’il te plaît! Lui demanda-t-il doucement. Sans protester, elle le suivit.
-J'aimerais te parler sérieusement.
-A propos de quoi? Fit-elle aà moitié étonné et en même temps à moitié sur la défensive.
-A propos de ce que tu refuses de voir en face, de ce que tu nies encore. Lui dit-il simplement.
-Dis-moi ce que je nie! Lui répondit-elle sur un ton provocateur.
-L'origine de ton cancer. Dit-il sur un ton neutre.
Cette fois s’en était trop. Il commençait sérieusement à l’agacer. A fleur de peau, elle s’énerva:
-Mulder, quelle importance.....!
-Comment ça quelle importance?!? Si ton mal résulte d'un enlèvement et si cet enlèvement est un fait connu du gouvernement alors il faut que ce soit porté au grand jour.
-Mais j'ignore ce qui m'est arrivé exactement! Je n'ai aucun souvenir assez net et je doute même qu'il s'agisse d'enlèvements en réalité!!! Et puis toutes ces femmes sont mortes alors à quoi bon épiloguer là dessus!!! Lui répondit-elle d’une voix sourde.
-C'est là où tu te trompes Scully! Toutes ces femmes ne sont pas mortes!!!
-Comment ça?!? Tout à l’heure tu....Mulder l’interrompit:
-Tu as extrapolé ma réponse Scully! Une femme a survécu...Penny Northon. Si moi tu ne m'écoutes pas, tu devrais aller parler avec elle.
-Mais parler de quoi ? De ce qu'on ressent lorsqu'on meurt d'un cancer? De ce que ça fait de savoir qu'il n'y a absolument rien à faire et rien à espérer?!! Lui répondit-elle en serrant les dents.
-Si c'est trop dur pour toi tu devrais te concentrer sur ton enquête. Sinon il vous reste un témoin vivant agent Scully. Vous devriez avoir envie de connaître son histoire.
Ils se regardèrent longuement. Scully lut dans le regard de son partenaire de la déception teinté de résignation. Cela lui fit mal et lui fit subitement comprendre qu’il avait sans doute raison. Elle devait savoir et connaître enfin les réponses aux questions qui la hantaient depuis son enlèvement.
To be continued