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Infiltration
- Merci et à ce soir.Mulder finit son explication et les divers Agents s’éparpillèrent et évacuèrent la salle de réunion. Un brouhaha ce fit entendre. De l’angoisse, de l’incertitude et du stress émanaient de la pièce. Mulder discutait avec le Directeur Adjoint Skinner quand il interpella sa partenaire qui s’apprêtait à sortir.
- Scully attend moi !Elle ne s’arrêta pas et continua son chemin, traversant le couloir gris qui menait jusqu‘à l‘ascenseur. Il comprit qu’elle était énervée. Sa chevelure rousse, qui balançait au rythme de ses pas, ce corps menu, d’un mètre cinquante sept qui avançait à une allure rapide la trahissait. Il monta dans l’ascenseur de justesse.
- Enfin mais …
- Ne me demande pas ce qu’il ce passe Mulder, tu le sais très bien.
- Ecoute Scully …L’ascenseur les déposa au sous sol. Sans un regard vers son collègue, elle se dirigea vers le bureau qu’elle ouvrit. Mulder, sur ses talons, continua son explication.
- Scully arrête de me faire la tête ! Tu sais bien que ce n’est pas contre toi ni par plaisir !
- C’est toi le chef de cette enquête et …
- Justement ! Je ne pourrais pas être sur le terrain et je n’aime pas ça ! Mais c’est la seule solution pour le coincer. Maintenant pour ce qui est de Stanley, je te l’ai affecté en tant que coéquipier parce que j’ai besoin d’une équipe solide et c’est notre meilleur Agent dans le domaine de l’infiltration. Et toi tu es la personne en qui j’ai une totale confiance et qui sait garder son sang froid dans ce genre de situation où tout peux brusquement virer au n’importe quoi.
- Je sais.
- Tu devrais rentrer te préparer et te reposer. On passe à l’action dans quatre heures.
- Ok. A toute à l’heure.Scully sorti du bureau. Elle avait confiance en lui et savait au fond d’elle même qu’il avait raison. Ils se faisaient une confiance réciproque aveuglante. Dans le couloir sinistre, elle se retourna à la voix de Mulder, appuyé à l’entrebâillement de la porte.
- Je sais que ça se passe mal avec Stanley et je ne serais pas dans la même pièce que vous mais je ne le quitterais jamais du regard … Elle sourit brièvement et d’un regard lui dit merci.
- … Et toi non plus.Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres et il disparu dans son bureau avant que Scully ne puisse dire un mot. Se sentant un peu mieux, elle prit la direction de son appartement. Elle repensait à cette enquête. Enquête difficile. Avant de faire équipe avec elle, Mulder avait arrêté le plus grand dealer de la cote Est, Gary. Il venait d’être relâché et avait aussitôt recommencé son trafic. Avec l’aide d’un indic, Mulder et Scully l’avait localisé et attendait le moment propice pour l’attraper. Ne pouvant pas être sur le terrain de peur d’être reconnu, Mulder s’était vu confier les commandes de l’opération. Voilà pourquoi il lui avait assigné un nouveau partenaire. L’Agent Stanley. Certes, un des meilleurs Agents du bureau de Washington, mais avec Scully le courant ne passait pas … ou plus. Avant d’être affectée aux Affaires Non Classées, Dana avait travaillait quelques temps avec lui. Collaboration qui c’était bien passée mais, qui vers la fin, c’était dégradée. Sortant de temps à autres, boire un verre ou dîner après le travail, des sentiments dans le cœur du jeune homme c’étaient formés. En lui avouant ceci, Stanley n’avait réussit qu’à éloigner Scully de lui. N’acceptant pas cette défaite, il l’avait prise à part et lui avait juré qu’un jour elle serait à lui. Depuis, Dana l’évitait. Mais quand ils se croisaient, d’un simple regard, il la déstabilisait. Elle n’était pas facilement vulnérable mais lui, dégageait quelque chose de malsain, d’angoissant qu’elle n’arrivait pas à définir. Un soir, il y a un an environ, alors que Scully sortait du bureau de Skinner, elle le croisa, seul. Il lui répéta ces menaces au creux de l’oreille, serrant son poing violemment et jouant de l’autre main, avec les boutons de son chemisier. Aux bruits des portes de l’ascenseur, il s’éloigna. Mulder fit son apparition et, à la vue du trouble de sa coéquipière, demanda si tout allait bien. Elle ne répondit rien mais après avoir insisté plusieurs fois, Scully lui relata les faits.
- Mais pour qui il se prend ? Je vais aller le …
- Mulder laisse tomber.
- Mais Scully ! C’est du harcèlement …
- C’est à moi de régler le problème et reste en dehors de tout ça !
- Ca fait plus de six ans et il continue …
- Mulder … S’il te plait … Il n’en vaut pas la peine …
- Mais toi si !Scully l’avait regardé d’un œil interrogateur et troublé mais il c’était vite repris.
- Ok n’en parlons plus.Et ils avaient disparus, chacun prenant la route de leur appartement respectif.
Dana sorti de ses pensées, et après s’être reposée et préparée, se mit en route vers le point de rendez vous avec une pointe d’anxiété. Elle n’avait rien avalé et un mauvais pressentiment grandissait en elle. Des caméras et des micros seront présents mais rien ne valait la présence de son partenaire pour se sentir vraiment en sécurité.
Vêtu d’une veste en cuire, d’un pull noir à col roulé et d’un jean, Mulder donnait ses dernières instructions à son équipe. Tout le monde fut prêt à l’heure. Il observait du coin de l’œil l’Agent Stanley. Vêtu d’un costard gris avec une chemise blanche, il dégageait de la sympathie. Mais ce n’étais qu’illusion. Un micro dissimulé dans le nœud de sa cravate noire et une oreillette microscopique permettait de rester en contact avec le dirigeant de l’opération. La porte s’ouvrit et tous les regards se posèrent sur l’Agent Scully. Flattée, elle senti néanmoins le rouge lui monter aux joues. Sentant la gène de celle ci, Skinner prit la parole.
- Messieurs, concentrez vous sur ce que l’Agent Mulder a à vous dire.Scully se dirigea vers un employé pour s’équiper . Elle resta attentive aux dires de son partenaire dont elle croisa le regard. Un regard qu’elle n’avait vu que trop peu et qu’elle ne définissait pas.
Mulder prit une profonde inspiration pour se re-concentrer. Il fit court et en cinq minutes tout était dit. Il demanda à son équipe de prendre place à leur poste. Il s’orientât vers Scully.
- Tu es … Epoustouflante.Elle ne répondit que par un sourire mi-gênée, mi-provoquant et tourna les talons pour rejoindre son « mari ».
- Scully ?
- Oui ?
- Fait attention à toi.
- …Il la regarda s’éloigner. Vêtue d’une robe noire qui tombait sur ces pieds. Sans manches à col roulé, elle laissait apparaître un dos nu. Ses cheveux roux tombaient à la base de son cou, légèrement ondulés. Il n’avait jamais remarqué à quelle point elle pouvait être élégante. Certes sa collègue portait des tailleurs cintrés, jupes ou pantalons et était toujours présentable. Mais ce soir, il la voyait comme femme, tout simplement. Il prit place dans la pièce qu’il s’était vu attribué. Equipée de télés surveillance et de micros, il s’exécuta aux tests de contrôle. Grâce à ce matériel avancé, il pouvait parler collectivement ou individuellement aux divers employés. Skinner accompagné de trois autres Agents Fédéraux, s’installèrent aux cotés de Mulder. Il donna l’ordre de n’entrer en contact avec lui qu’en cas d’urgences.
Dans la salle de réunion, une dame d’une cinquantaine d’années s’approcha du couple fictif et leur adressa la parole :
- On est au jus d’Orange Madame et Monsieur Rickson ?
- Ma femme est enceinte.Scully jeta un regard étonné vers son coéquipier et se reprit.
- Euh … Oui et Jerry a décidé de suivre le même régime que moi durant mes neuf mois de grossesse.
- Des félicitations s’imposent ! Vous en êtes à combien ?
- Trois mois. Répondit Stanley.
- Vous avez d’autres enfants ?
- Oui deux filles ! Emily et Melissa … Elles sont adorables mais ont le caractère de leur mère. Si c’est une fille se sera Samatha et un garçon Jonathan. Mais nous devons en rediscuter, n’est ce pas mon amour ?Abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre, Scully ne put répondre qu’en fuyant vers les toilettes.
- Ah les premiers mois ne sont jamais facile !Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage et parti discuter avec d’autres invités. La vengeance était prise. Mais il prit un réel plaisir à penser à la suite de la soirée.
- Mais à quoi joue t-il ? Demanda Skinner à Mulder qui ne lui répondait pas.
- Scully ? Scully tu m’entends ? Il la voyait sur son écran. Appuyée sur le rebord du lavabo, elle se passa de l’eau fraîche sur le visage pâle. Comment savait il tout ceci ? Pourquoi cherchait il à lui faire mal. Elle se massa les tempes pour fuir l’étau qui semblait transpercer son crane.
- Scully ne te laisse pas avoir. Il ne cherche que ça, que tu cèdes. Je sais que c’est le sujet qui te touche le plus mais je sais aussi que tu es forte et que ce n’est pas un crétin qui te mettras à terre. Pense à l’enquête et après je t’autorise à en faire ce que tu veux.
- Se passerait il quelque chose dont je ne serais pas au courant ? Intervint Skinner excédé.
- Non Monsieur … J’y retourne.Elle se remaquilla brièvement. Elle aurait payé cher pour avoir Mulder comme mari ce soir. Il aurait sûrement profité et plaisanter mais tout ce serais bien passé. D’habitude son regard sur elle la réconfortait, un simple coup d’œil et elle reprenait de l’assurance. Aujourd’hui ces yeux ne croisèrent que la caméra de surveillance mais elle senti sa force se mêler à la sienne. Elle réapparut dans la salle, croisant quelques collègues à leur poste, qui n’avaient rien suivi de l’incident. Elle se dirigeât vers son préposé mari qui discutait et riait avec d’autres.
- Excuses moi, chéri.
- Oh … tu te sens mieux ?
- Oui.
- Nous parlions des rencontres. Et je leur ai dit comment je t’avais enlevé des bras de ton ancien petit ami qui croyait à un autre monde, qui clamait corps et âmes des choses absurdes et qui avait un prénom stupide, celui d’un animal …Une voix grave résonna dans son oreille et lui fît l’effet d’une décharge électrique.
- Scully reste calme … Scully reprit la parole, sourire aux lèvres.
- Et oui personne n’est parfait … Tu danses ?Il accepta volontiers l’invitation. En silence ils s’avancèrent vers le centre de la salle ou d’autre convives valsaient. Les bras de Scully s’agrippèrent au cou de son équipier. Lui qui détecta une lueur méconnaissable dans les yeux claire de celle qui lui accordait un slow. Il l’interrogea du regard et la vit s’approcher doucement, posant ses lèvres délicatement sur les siennes. Trop heureux, il ne chercha pas à comprendre pourquoi ce retournement de situation. Il profita de l’instant présent. Mais ce rêve, de quelques secondes seulement, s’écroula rapidement quand il senti les ongles s’enfonçaient violemment sous le col de sa chemise. Cette fois ci elle prit le dessus et lui mordit cruellement la langue avant de se détacher de lui. Une expression de satisfaction se dessina sur son visage puis se dirigeât vers le buffet, discutant avec d’autres femmes.