Les fanfics de la Gillian Community
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 Le tégument

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Polly

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MessageSujet: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 20:55

Auteur : Polly
Genre : Général, aventure, mystère...
Time-Line : aux environs de la saison 7, vers "Hungry" peut-être. En tout cas, c'est avant "En ami" et c'est quand Gilly a une coupe de cheveux trop belle!! (parce que dans "Orizon", je trouve ça décidément trop court! lol)
Disclaimers : Cette fanfiction est réalisée à but non lucratif, simplement dans un but divertissant, je n'en retire aucune source pécuniaire. Les personnages de Fox Mulder et de Dana Scully ne m'appartiennent en aucun cas, ils sont la propriété de Chris Carter, de 1013 Production et de la 20th Century Fox.
Résumé : Une enquête mène Mulder et Scully au fin fond de la Louisiane où un monstre inquiète une mère et son fils qui vivent dans une ferme retirée de tout.
Note de l'auteur : J'ai déjà écrit plus de 50 fanfictions sur la série " La Caméléon / The Pretender " mais c'est ma première fanfiction sur " The X-Files ", alors soyez indulgents s'il vous plaît au niveau des caractères des personnages !



Le tégument Copiedeletgumentkg0


__________________________

Le Tégument
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« Et je peux savoir comment cette femme t’a contacté ? » S'étonna Scully en refermant le dossier qu'elle avait dans les mains.

« Elle m’a téléphoné ce matin, elle avait lu un article dans le journal. Tu sais, le genre d’article où tout ce que les gens retiennent, c’est que je suis un illuminé… » Maugréa Mulder, passant la main dans sa nuque douloureuse.

« Pourquoi faut-il toujours que tu accoure dès qu’on t’appelle ? Ce n’est pas le “Martien’’ qu’on aurait dû te surnommer mais plutôt le “Saint-Bernard’’… » Soupira sa collègue, s’efforçant de concentrer son regard sur la route sinueuse qui s’enfonçait à travers les bois.

L’atmosphère qui s’installait n’était pas des plus accueillantes. Les arbres, pliés par leur propre poids, se courbaient dangereusement au dessus du malheureux sentier que les deux agents avaient emprunté. Les longues branches, pourvues d’un feuillage dense et luxuriant, ployaient à tel point qu’elles en venaient presque à griffer le toit du véhicule.

Les pneus étaient quant à eux malmenés par les épaisses pierres qui jonchaient le sol, se mêlant aux feuilles mortes que le vent faisait tourbillonner sur elles-mêmes. Plus ils avançaient, plus le ciel s’effaçait pour ne laisser à la portée de leurs regards, qu’un sombre enchevêtrement de branchages. La lumière faiblissait à vue d’œil, malgré le fait que le soleil se trouvât à son zénith, loin, loin au dessus des cimes.

« Tu es fâchée n’est-ce pas ? » Se risqua Mulder, plus hésitant.

« Pourquoi ? Il a une raison ? »

Son collègue ne parvint pas à savoir si Scully lui avait répondu de manière ironique ou bien tout à fait innocemment. Comme elle n’ajouta rien, il osa continuer, craignant tout de même quelques frictions.

« Et bien… Je te dis toujours de monter en voiture avant même de te donner la moindre explication. Tu détestes ça. » Affirma-t-il avec conviction, maintenant le volant du mieux qu’il pouvait, compte tenu de l’état du sentier.

« Il est vrai que parfois ça m’agace. Mais vois-tu, au bout de sept ans de partenariat, je crois que je commence à m’habituer à ce genre de petits caprices. » Sourit-elle, le regard brillant.

« Des caprices ? » Il feignit l’outrance à merveille, adoptant ensuite un air plus puéril qui fit davantage s’étirer les lèvres de Scully.

« Oh, et cette tête là, combien de fois ne l’ai-je pas déjà vue ? » Se lamenta-t-elle faussement.

« Un phénomène paranormal. » Déclara-t-il soudainement, reprenant son sérieux.

« Pardon ? »

« Un phénomène paranormal, voilà la raison pour laquelle nous nous rendons au fin fond de la Louisiane. » Expliqua-t-il simplement.

« Tu pourrais être encore plus vague, je pense que je ne suis pas encore assez dépassée par les évènements. » Lui fit-elle remarquer, brandissant la chemise vide qu’il lui avait confiée en montant dans la voiture. « Parce qu’entre un dossier vierge de tout élément et un “phénomène paranormal’’, j’avoue que j’ai un peu de mal à m’y retrouver. »

« Elle a lu l’article où on parlait de cette présence dans la forêt de Floride, tu te souviens ? “Je descends de la montagne à cheval…’’ » Se moqua-t-il gentiment, chantant désormais à tue-tête.

« Mulder ! Je t’en prie ! Tais-toi ! Oh mon Dieu, pourquoi a-t-il fallu que je chante… » Se plaignit Scully, le rouge lui montant aux joues.

« Je dirais plutôt “Pourquoi a-t-il fallu que tu chante… cette chanson-là !’’» La railla-t-il encore, remuant le couteau dans la plaie. « Si on peut réellement parler d’une chanson ! » Précisa-t-il en riant franchement, rapidement accompagné du rire de Scully.

Elle ne savait désormais plus où se mettre. Si elle avait chanté, c’était uniquement afin de l’empêcher de dormir, il avait d’ailleurs été particulièrement insistant à son égard.

« Bon alors, c’est quoi cette histoire de “phénomène paranormal’’ ? » Questionna-t-elle enfin, quelque peu curieuse.

« Elle s’appelle Renada Raprek et elle ne m’a pas donné beaucoup de détails. Elle habite seule dans une petite ferme retirée de tout où elle élève son fils Leicham. Depuis plusieurs semaines, quelque chose ou quelqu’un s’en prend à sa famille et à ses animaux. » Lui détailla-t-il, tournant parfois la tête pour apercevoir ses réactions.

« Mulder… Le coup du loup-garou tu me l’as déjà fait… » Murmura Scully en lui jetant un regard exaspéré.

« Ah ah… » Rit-il ironiquement. « Non, je suis sûr que c’est autre chose, quelque chose de bien plus étrange comme… »

« Une chèvre suceuse de sang ? » L’interrompit-elle tout en boutonnant sa veste.

« On verra bien, et puis, on n’avait rien de mieux à faire alors… » Lui fit remarquer Mulder, haussant les épaules.

« Parle pour toi. On rentre à peine d’une enquête à l’autre bout du pays et tu nous envoies dans le fin fond du Minnesota ! J’ai tout de même le droit à un minimum de sept heures de sommeil ! » Protesta Scully en étouffant un bâillement, témoin de son état de fatigue avancé.

« Il nous reste deux heures de route, essaie de te reposer, je vais essayer de rouler plus doucement. » Promit Mulder en se rendant compte qu’il avait peut-être exagéré cette fois.

Scully apprécia cette marque d’intérêt, il s’en voulait sincèrement, elle l’avait bien compris. Pour se mettre plus à l’aise, elle s’enfonça davantage dans son siège et appuya sa tête contre la portière. Elle croisa ensuite les bras, espérant se réchauffer un peu mais quoi qu’elle fasse, elle continuait à grelotter.

Une demi heure plus tard, Mulder fut forcé de s’arrêter un instant pour remédier à un souci que lui seul pouvait régler. Il s’éloigna quelques secondes du véhicule puis se dégourdit un peu les jambes. Quand il passa près de la vitre de Scully, il remarqua que celle-ci tremblait comme une feuille. Il alla donc chercher une couverture dans le coffre et la disposa avec soin sur les épaules de sa collègue. Elle ne sentit même pas sa main lorsqu’il remit à sa place une mèche de cheveux qui avait glissé sur son doux visage. Il avait tant de chance de l’avoir à ses côtés et n’en faisait qu’à sa tête, la trimbalant d’un Etat à l’autre sans tenir compte de ses besoins ou de ses envies. Le remord s’empara de lui, il devrait faire plus attention à Scully, elle lui avait tellement apporté depuis leur rencontre. Elle méritait bien plus que ce qu’il lui offrait, bien plus que cette vie qui la rongeait chaque jour un peu plus.


Dernière édition par le Sam 5 Aoû - 16:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 20:56

« Scully… » Dit doucement Mulder en posant la main sur son épaule.

« Hum… » Fit-elle en ouvrant peu à peu les yeux.

« Je pense qu’on est arrivés. » Annonça-il en ouvrant sa portière.

Devant lui se trouvait une vieille ferme dans un piteux état, menaçant de s’écrouler au moindre souffle de vent. Le sentier qu’ils avaient emprunté quelques heures plus tôt débouchait sur une vaste pleine, où se trouvait justement le baraquement en bois. A peine quelques mètres derrière ce tas de planches et de clous, on pouvait voir la forêt dense qu’ils avaient eu tant de mal à traverser. La pluie n’en finissait pas de tomber, se mêlant à un épais brouillard qui n’aurait dû être que matinal mais ne semblait pas vouloir se lever. Ajoutés à de sinistres grincements provenant de la maison, tout ceci rendait l’atmosphère de ce lieu tout à fait sordide.

« Tu crois qu’on est où là Scully, au beau milieu de l’antre de Frankenstein ? », lança l’agent en observant les alentours.

« J’aurai plutôt tendance à dire au milieu de nulle part Mulder. Mais comment des gens peuvent-ils vivre ici ? On ne capte même pas de réseaux ! » Remarqua Scully en brandissant devant-elle son téléphone portable, espérant qu’un petit “bip’’ victorieux se fasse entendre, en vain.

« Aller viens, on va essayer de découvrir ce qui tourmente cette famille. » Proposa Mulder en avançant vers la porte d’entrée.

« Qui êtes-vous ? » Les interrompit une voix dans leur dos.

Les deux partenaires firent voltent face, découvrant une femme armée d’un fusil. Une longue tresse de cheveux bruns retombait sur son épaule et elle portait des larges vêtements qui auraient bien besoin d’être nettoyés. A ses cotés se trouvait un jeune garçon d’une dizaine d’années, tout aussi mal vêtu. Mulder et Scully sortirent leurs insignes et la jeune femme les identifia.

« Je suis l’agent spécial Dana Scully, voici l’agent Fox Mulder, du FBI. »

« Oh ! Je ne vous attendais pas de sitôt ! » S’expliqua la femme en baissant son fusil pour s’approcher et leur serrer la main. « Merci d’être venus, c’est rare qu’on ai de la compagnie ! J’vous présente mon fils Leicham, allez, ne sois pas timide, dis-leur bonjour ! »

« Bonjour m’sieur, bonjour m’dame. » Fit-il tout en restant derrière sa mère.

« Faut l’excuser, il ne voit jamais personne… »

« Il saigne ? » S’inquiéta Scully en apercevant une égratignure sur le front du garçon.

Elle fit quelques pas dans sa direction mais il se cacha davantage dans le dos de sa mère. Scully s’accroupit, se mettant à sa hauteur, elle voulait le rassurer.

« N’ai pas peur Leicham, je suis docteur, je veux juste voir cette petite blessure. Je ne te toucherai pas si tu ne le veux pas c’est promis. » Lui dit-elle d’une voix très douce.

« Allez Leicham, elle va pas t’manger ! » Le força la femme en le poussant légèrement vers Scully.

L’enfant finit par céder et Scully pu le prendre par la main. Il l’empoigna si fort qu’elle crut l’espace d’un instant qu’il ne s’agissait pas du même petit garçon. Elle sourit brièvement puis suivit Mulder et Mme Raprek qui se dirigeaient déjà vers la vieille ferme.

A l’intérieur régnait un désordre qui rappela immédiatement le jour où elle avait fait la connaissance de Mulder. Les étagères étaient si encombrées qu’elles menaçaient de s’effondrer à tout moment. Le salon servait également de salle à manger et jouxtait la cuisine. Les deux pièces regroupaient plus d’objets que Scully n’aurait jamais cru possible de voir réunis dans un endroit si étroit.

Mulder s’adossa à un mur, leur dossier dans une main, il observait d’un air amusé la femme qui libérait deux chaises d’une épaisse couche de poussière.

« J’vous en prie, asseyez-vous. » Dit-elle en désignant les deux places. « Tenez. » Ajouta-t-elle en tendant une boîte à Scully.

Il s’agissait d’une sorte de trousse de premiers secours. Mais vraiment de “premiers” secours, car excepté un flacon de désinfectant et des pansements, ce petit coffret ne contenait rien d’autre. Néanmoins, ce qui s’y trouvait était exactement ce dont Scully avait besoin. Elle commença donc à s’affairer sur Leicham qui, désormais confiant, se laissait faire sous les mains rassurantes de la jeune agent.

« Est-ce que vous pouvez me donner plus de détails sur votre affaire Mme Raprek ? » Demanda finalement Mulder.

« Oh, bah c’est simple. On veut nous tuer agent Mulder ! » Affirma la femme en s’installant de l’autre coté de la table, fasse à Mulder.

« Et… Vous avez une idée de la personne qui essaie de s’en prendre à vous ? » S’enquit Scully, appliquant un pansement sur l’égratignure du petit garçon, assis sur le rebord de la table.

« Bah justement… J’en sais rien ! C’est bien ça le problème ! Ils sont invisibles ! » Lança-t-elle en pointant son index pour intensifier ses paroles.

« Invisibles ? » Répéta Mulder, de plus en plus intéressé.

« Je vous explique… Hier soir, je me verse un petit verre de whisky, 15 ans d’âge, un vrai p’tit bijou. Et pur malt ! Bref, je prends mon verre pour aller lire un peu dans le salon, et là, je sens un truc qui m’attrape le pied. J’me retourne et là… » Elle s’arrêta, déconcertée, secouant la tête pour montrer son dépit.

« Et là ? » Insista Mulder en soutenant son regard.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 20:58

« Bah rien, il avait disparu. Ou alors il était invisible, parce que je vous assure que j’ai tout de suite tourné la tête, il n’aurait pas eu le temps de se sauver ! » Assura-t-elle en se levant pour rejoindre le buffet. « Vous voulez un p’tit verre ? J’vous ai dit, du 15 ans d’âge… »

« Non, merci, ça ira. » Lui répondit Scully qui en avait terminé avec le gamin.

« Ah oui, c’est vrai, pas pendant le service… Ca doit pas être drôle tous les jours… » Jugea-t-elle en se servant un verre.

« Détrompez-vous… On en voit de belles parfois… » Marmonna Scully pour elle-même, mais assez fort pour que Mulder lui renvoie un petit sourire complice.

« Si vous voulez, vous pouvez aller voir la grange. Tous les animaux y sont, enfin, si on veut… Ils sont tous morts… » Lui annonça Mme Raprek en posant son verre.

Après un regard pour s’assurer que chacun avait envie de continuer en ce sens, les deux agents la suivirent. Leicham resta dans la ferme, pas très rassuré à l’idée de revoir les dégâts causés par cette chose.

Les talons de Scully commençaient à s’enfoncer dans la terre rendue humide par une fine pluie. Elle dût même se retenir au bras de Mulder quand elle se tordit la cheville sur une racine. La douleur fut vive mais elle n’en dit mot et s’arrêta devant la porte du hangar.

« Allez-y, moi, ça me répugne ! » Lui confessa la femme en faisant demi-tour.

Les deux collègues échangèrent de nouveau un regard puis Mulder tira sur la lourde porte pour mettre à jour un véritable carnage. Tous deux portèrent la main à leur bouche, aussi dégoutés la vue de ce spectacle morbide que dérangés par l’odeur de mort qui en émanait.

Des dizaines d’animaux ensanglantés jonchaient le sol, les uns parfois par-dessus les autres. Leurs yeux vitreux ne reflétant plus que l’extrême souffrance dans laquelle ils avaient lentement péri. Mulder fit un pas assez grand pour éviter de poser son pied dans une flaque de sang laissée par les carcasses, vides de toute hémoglobine.

« Tu as vu Scully, cette chose a comme qui dirait… arraché leurs pattes à toutes ces bêtes ! » S’exclama Mulder en avançant avec précaution.

« Je ne suis pas sûre mais… » Commença la jeune femme en s’accroupissant aux cotés d’une pauvre chèvre massacrée.

« Mais quoi ? » S’enquit Mulder en s’approchant d’elle.

« Mais d’après les marques laissées dans la chair, il semblerait que… les pattes aient été mangées. On voit nettement la trace d’un croc, ici. » L’informa-t-elle en indiquant une déchirure dans ce qui restait d’une patte de chèvre.

« Pourquoi les pattes ? Je veux dire, il n’y a rien de… “bon” à manger dans une patte, pas de chair, pas de graisse… Ce n’est pas très logique. »

Scully étouffa un petit rire qui attira l’attention de son collègue. Puis il réalisa, le mot « logique » n’était pas sensé faire partie de son vocabulaire, surtout à la lumière de cette enquête qui, depuis le début, semblait tout sauf logique.

« C’est comme si… Comme si leurs griffes avaient été ingurgitées. » Précisa Scully en se redressant tant bien que mal, sa cheville la lançant par moments.

« Leurs griffes ? C’est fait de quoi déjà, c’est la même matière que les ongles non ? » Questionna Mulder alors qu’ils sortaient tous les deux du hangar.

« Oui, c’est à base de kératine, une sorte de protéine fibreuse. On en trouve dans tous les phanères, ce sont des tissus épidermiques qui servent de revêtement au corps. Comme les ongles, les cheveux, les écailles, les plumes… » Expliqua Scully, essayant de savoir où Mulder voulait encore en venir.

« Hum… » Emit Mulder, plongé dans ses pensées.

« Oh, je vois… Je parie que tu as déjà une théorie. Aller, vas-y, je suis prête à tout entendre. » Le railla sa collègue qui peinait à le suivre car elle faisait de petits pas pour préserver son articulation enflammée.

Mulder ralentit pour qu’elle puisse le rattraper. Il avait bien vu qu’elle s’était fait mal, mais la connaissant, elle préférait qu’il n’y fasse pas allusion. Alors sans un mot, il agissait en conséquence, et l’attendait avec bienveillance. Bien sûr, son petit manège n’avait pas échappé à Scully qui, en fait, appréciait beaucoup sa façon de faire car il remarquait toujours lorsqu’elle avait le moindre petit problème.

« Les phanères, c’est la même famille que les téguments n’est-ce pas ? »

« Oui, pourquoi cette question Mulder ? Ce genre de carnage s’est déjà produit par le passé ? » Questionna Scully en s’intéressant elle aussi de plus en plus à cette sordide affaire.

« Je crois oui… Au Nouveau Mexique, des gents avaient relaté des attaques dans ce genre et un médecin avait été agressé. Il a dit que la « chose » était recouverte d’une sorte de corne, quelque chose qui ressemblait à la matière dont sont faits les ongles. Il a parlé de cette affaire et étant médecin, il a employé le terme de “tégument”. Le lendemain, tous les journaux de la région faisaient allusion au “Tegumento”. » Lui raconta Mulder avant de lui ouvrir la porte et de soigneusement la refermer derrière lui car la pluie redoublait.

« Et en quelle année ça s’est produit ? » Continua Scully, visiblement intriguée.

« Oh, dans les années 1980. Mais l’homme a été tué quelques semaines après par un chasseur. Aucune photo ou témoignage n’a été archivé. Le corps a été incinéré et oublié, l’affaire étouffée. » Soupira-t-il, bien trop accoutumé à ce genre de méthode.

« Ca vous dit un bon gigot ? » Proposa Mme Raprek avant que Scully n’ai pu faire aucun commentaire au sujet de le l’histoire que Mulder venait de lui rapporter.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 20:58

« Je meurs de faim ! » Lança Mulder, trop heureux que Scully ne puisse pas protester contre ses racontars.

Sa collègue ne fit qu’un vague sourire et s’approcha de l’imposante maîtresse de maison. Elle lui demanda où elle et Mulder coucheraient cette nuit-là.

« Et bien, j’ai plein de couvertures, je m’étais dit que Leicham dormirait avec moi et que vous deux, vous prendriez sa chambre. En tassant plusieurs couettes, vous réussirez à faire un bon matelas ? » Dit-elle à l’attention de Mulder qui hocha positivement la tête.

Scully s’avança alors vers Leicham pour qu’il lui indique sa chambre, ils s’éloignèrent tous les deux en silence. Mulder se retrouva donc seul avec cette femme qui incarnait tout l’opposé de Scully. Une manière de marcher et de parler plutôt grossière, un physique à faire pâlir de jalousie un bucheron et un manque de goût certain en ce qui concernait la décoration de son intérieur. Il sourit, amusé, en pensant à Scully, son bel appartement chauffé devait lui manquer terriblement.

Lui s’efforçait d’apprécier les lieux, le style rustique de cette ferme était omniprésent. Il voyait le bon coté des choses : ce genre d’enquête les changeait de l’ordinaire, les sortait du quotidien monotone et ennuyeux qui menaçait chaque habitant de Washington, Los Angeles ou New York. Rien de tel qu’un bon bol d’air pur pour se revigorer et reprendre des forces. Au moins, il passerait la nuit dans la même pièce que Scully, c’était loin de lui déplaire.

« Est-ce que je peux vous aider ? » Offrit-il à Mme Raprek qui s’occupait de leur repas.

« Euh, ouais, les assiettes sont dans l’évier. » Indiqua-t-elle avec un coup d’œil en direction de l’amas de vaisselle dont la propreté était plus que douteuse.

Mulder entreprit de faire un brin de vaisselle car s’il lui arrivait, rarement, de manger chez lui dans des assiettes à l’aspect suspect, il n’était pas prêt à mettre sa santé en jeu pour ce soir. Lorsqu’l eut terminé, il installa rapidement la table et attendit Scully en réfléchissant à cette affaire du “Tegumento”.

Comme Mme Raprek en avait encore pour quelques minutes, il décida d’aller installer son “lit” pour la nuit. Il frappa à la porte afin de s’assurer que Scully le laissait entrer. A sa permission, il ouvrit la porte et la trouva assise au bord du lit, massant sa cheville qui avait viré au bleu-vert.

« Scully, ça va ? » S’inquiéta-t-il en s’approchant de sa collègue, dont la taille de l’articulation avait doublé de volume.

« Oui, ce n’est rien, juste un peu enflammé, une bonne nuit de repos et demain, on n’y verra plus rien. » Affirma Scully en tentant de renfiler sa chaussure.

Malgré ses efforts, elle ne parvint pas à refermer la fermeture éclair, trop douloureux. Elle avait ôté son manteau et ouvert sa valise sur son lit pour en sortir sa trousse de toilette. Elle voulut mettre ses affaires sous le lit mais Mulder l’arrêta et le fit pour elle afin que sa cheville n’en pâtisse pas encore.

« Le repas sera prêt dans quelques minutes, tu veux que je t’aide à descendre l’escalier ? » Proposa-t-il, tel un gentleman.

« Non, merci Mulder, ça ira. Je te rejoins dans une minute. »

Il hocha la tête, elle était comme lui pour ce qui concernait la douleur, qu’elle soit physique ou mentale. Souffrir en silence, refuser toute aide, ils étaient tous deux coutumiers du fait. Il soupira, déçu de ne pouvoir passer un bras sur les hanches de Scully pour doucement l’aider à descendre marche par marche le petit escalier. Peut-être aurait-il eu la chance de sentir ses cheveux roux chatouiller ses joues, ou encore, d’apercevoir un de ses magnifiques sourires en guise de remerciement… Il secoua la tête, quand arriverait-il à affronter ses sentiments ?

***

Scully rejoignit l’étroite et lugubre salle de bain. Elle prit un instant pour s’observer dans le miroir, fendu de part en part. Des cernes commençaient à naître sous ses yeux engourdis, vivement leur retour à Washington, elle prendrait un bon bain et se prélasserait pendant des heures sans penser à rien. Elle passa ses mains sous l’eau gelée et les apposa sur son visage pour se redonner de l’énergie.

« Allez Scully, une longue nuit t’attend. » Essaya-t-elle de se motiver intérieurement.

Dieu que sa cheville lui faisait mal, elle avait l’impression que sa peau, tendue par l’inflammation, était prête à exploser. Si seulement elle pouvait trouver un bandage et des calmants… Mais au milieu de nulle part, elle pouvait toujours continuer à rêver.

Et comme si ce n’était pas assez, elle avait refusé l’aide que Mulder, si gentil, voulait lui apporter. Comment allait-elle descendre ce fichu escalier maintenant ? Sur les fesses peut-être ? C’était malin de jouer à la femme forte, mais il fallait bien assumer après. Parfois, elle se trouvait réellement désespérante.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 21:01

Le repas se passa très tranquillement, personne n’avait très envie de parler de la “chose” qui inquiétait la mère et son enfant. Mulder dévorait le gigot préparé par Mme Raprek tout en réfléchissant à l’affaire dont il avait fait part à Scully un peu plus tôt. Cette dernière mangeait très peu, sa cheville l’élançait et elle se demandait comment elle allait tenir sans la soigner. Leicham, quant à lui, s’amusait à trier sa nourriture, réalisant de petits monticules avec les aliments qu’il n’aimait pas.

Mme Raprek finit par se lever et proposa de débarrasser la table pendant que les deux agents mettraient au point leur tour de garde pour la nuit.

« Voulez-vous un peu d’aide ? » Se proposa Scully en reculant sa chaise.

« Non, non, vous m’aidez déjà beaucoup en étant là. Laissez-moi faire ! » Refusa poliment leur hôte.

Mulder fit signe à Scully de le rejoindre dans la chambre. Il s’aperçut alors qu’elle avait des difficultés à monter les marches à cause de sa blessure.

« Scully, c’est depuis que tu t’es tordue la cheville que tu as si mal ? » L’interrogea-t-il avec préoccupation.

« Oui, mais ça va aller, ce n’est rien. » Affirma-t-elle sans grande conviction.

« Attends, j’ai ce qu’il te faut. » Dit-il en farfouillant dans ses affaires.

Il sortit un petit flacon orange au couvercle blanc, l’ouvrit et tendit deux cachets à Scully. Celle-ci s’en empara avec un regard intrigué.

« Ce sont des calmants, depuis mon opération au cerveau, j’ai parfois des maux de tête alors je les garde toujours sur moi au cas où. » L’informa-t-il avant d’aller lui chercher un verre d’eau.

« Merci Mulder, je crois que ça va me faire beaucoup de bien. »

« Je croyais que ce n’était rien ? » Questionna-t-il avec un demi-sourire.

« Oui, ça me fait assez mal, voilà, tu es content, je l’ai dit ! » Annonça Scully en arborant une mine faussement boudeuse.

« J’ai une idée. Je reviens. »

Scully l’observa quitter la chambre puis s’assit sur son lit et ôta sa chaussure. Son articulation était toujours aussi gonflée, elle s’était mise dans un bel état. Elle devait néanmoins se préserver car durant la nuit, elle aurait à marcher pour surveiller les alentours de la ferme.

Mulder réapparut quelques instants plus tard, une bande à la main. Il s’agenouilla devant Scully et prit son pied pour le poser délicatement sur son genou.

« J’ai demandé à Mme Raprek si elle avait un vieux drap qui ne lui servait plus et je l’ai découpé. Ce n’est pas terrible mais c’est mieux que rien ! » Lança-t-il en commençant à masser la cheville de Scully.

Au début, elle fut un peu inquiète de la douleur qu’il pourrait lui procurer en déplaçant sa jambe mais il s’occupa d’elle avec un tel soin qu’elle faillit s’endormir instantanément. Ses mains expertes parcouraient sa peau avec tant de douceur qu’elle en fut agréablement surprise. Il lui faisait un bien fou et son articulation ne la fit presque plus souffrir en à peine cinq minutes.

« Repose-toi, je prends le premier quart. Je te réveille à minuit pour prendre le relais et à trois heures je te remplacerai. » Lui conseilla-t-il en déposant son pied sur le lit.

« D’accord, bon courage Mulder et… merci. » Répondit Scully en ôtant sa veste.

Son collègue lui fit un sourire puis s’éclipsa pour la laisser dormir. Il était un peu triste de devoir maintenir cette surveillance car il aurait largement préféré passer la nuit en compagnie de Scully, bavardant de leur affaire ou pourquoi pas de souvenirs qui les liaient.

Il atteint les dernières marches quand Mme Raprek lui souhaita une bonne nuit, il fit de même puis s’installa dans l’unique fauteuil de la pièce.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 21:05

Quelque chose de doux, puis une voix. Une voix féminine, rassurante, un délicat murmure au creux de son oreille… Il finit par ouvrir un œil et tomba face au visage de Scully.

« Scully ? » S’exclama-t-il en tentant de se redresser. « Quelle heure est-il ? » Demanda-t-il ensuite, inquiet de la réponse.

« Il est 4h30. Je suis descendue à 23h pour te tenir compagnie mais tu dormais comme un bébé. Je n’ai pas voulu te réveiller, tu semblais si bien. » Lui expliqua-t-elle en se massant la nuque.

« Oh… Je t’avais dit de me réveiller à 3h… Retourne dormir, ça va aller cette fois. » Affirma-t-il en allant se servir un café à la cuisine.

Scully attrapa la couverture qu’elle avait prise avec elle puis monta tranquillement les escaliers. Mulder essaya de s’éclaircir l’esprit. Non seulement elle l’avait laissé dormir plus longtemps, mais elle l’avait en plus couvert de son sac de couchage, elle était formidable… La meilleure collègue dont il puisse rêver, la meilleure amie qu’il ne méritait pas. Mais qu’est-ce qu’il aimait travailler avec elle, parler avec elle, se disputer avec elle… Qu’est-ce qu’il aimait apercevoir ce rare mais sublime sourire qu’elle esquissait parfois. Et qu’est-ce qu’il aimait lorsqu’il croisait ce regard azuréen si accueillant et rassurant… Il y avait des moments où il ne désirait qu’une seule chose : ce perdre dans ses yeux avant de fondre dans ses bras.

Mais pour elle, était-ce aussi le cas ? Il douta encore l’espace d’un instant mais finit par se raviser. Ce quelque chose de doux qu’il avait senti avant de se réveiller, c’était une caresse de Scully sur sa joue. Et cette couverture qu’elle lui avait apportée ? Si elle ne ressentait rien, ses actes étaient en contradiction ses pensées alors…

Il retourna à son fauteuil, un sourire satisfait accroché aux lèvres. Il finirait bien par élucider le “mystère Scully” un jour ou l’autre. Pour le moment, le “Tegumento” était son centre d’intérêt et il mettrait la main sur lui coûte que coûte.

***

Un coup de feu… Un second… Scully se redressa subitement dans son lit. Ce n’était pas un rêve, elle en était persuadée. Sur ce, elle attrapa ses chaussures qu’elle enfila avec hâte et saisit au passage sa veste, ainsi que son Smith&Wesson. Dévalant les quelques marches sans plus se soucier de sa cheville endolorie, elle s’aperçut que Mulder n’était plus dans le fauteuil.

Un coup d’œil à sa montre, il était cinq heures et quart. La nuit était loin de se lever et de toute façon, avec cette brume, elle ne verrait même pas ses pieds en plein jour. La pluie tombait à grosse goutte et elle ne tarda pas à imprégner ses vêtements, collant la chemise de son pyjama à sa peau fraîche.

Scully observa méticuleusement les alentours, l’orée du bois grinçait sinistrement et des cris sourds d’animaux s’en dégageaient. Elle avança pas à pas, son arme pointée devant elle en prévention d’un danger.

« Mulder ! Où es-tu ? » Finit-elle par crier, l’eau dégoulinant de ses cheveux jusque dans ses yeux.

La jeune femme continua à progresser tant bien que mal dans l’obscurité opaque de cette nuit aqueuse. Où Mulder pouvait-il bien se trouver ? Ses pieds s’enfonçaient allègrement dans la boue, rendant sa marche plus difficile. Elle essuyant son front, sans grand résultat, sa manche étant déjà largement trempée. Peu à peu, elle commençait à grelotter, de froid, mais également d’inquiétude, quoiqu’elle l’aurait nié. A part les piaillements sinistres de quelques oiseaux et un murmure indistinct provenant des arbres, aucun son ne pouvait la guider à Mulder.

« Scully ! » Perçut finalement l’agent avant de faire demi-tour sur elle-même.

« Mulder, est-ce que ça va ? » L’interrogea Scully en se rendant compte de l’état dans lequel il était, de la terre le maculait de la tête aux pieds.

« Oui, je crois… » Souffla-t-il en soutenant son bras.

« Tu es blessé ? » Demanda-t-elle, s’approchant pour évaluer l’importance de son agression.

« Une griffure, ça n’a pas l’air profond. » Dit-il en la suivant vers la cabane.

« Tu as vu ce qui t’a attaqué ? »

« L’espace d’une seconde. J’étais sur le point de m’endormir dans mon fauteuil, alors j’ai décidé d’aller prendre l’air pour me réveiller un peu. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai vu cet homme… Cet animal… Enfin, je ne sais pas ce que c’était. On aurait dit qu’il était recouvert de… » Il hésita, sachant que Scully ne voudrait pas le croire. « Il était comme couvert d’une carapace faite de kératine, il avait aussi des ongles bien plus longs et aiguisés que jamais tu n’auras ! » Décrit-il en souriant afin de ne pas brusquer l’esprit terre à terre de Scully.

« Une couche de kératine ? » Répéta celle-ci songeusement alors qu’ils abordaient le chemin qui menait à la ferme.

« Je sais ce que tu vas dire, j’étais à moitié endormi, j’ai eu du mal à séparer mes rêves de la réalité, et ayant déjà parlé de cette affaire, il n’est pas étonnant que j’ai essayé de faire corroborer ce que je croyais être la clé de cette enquête avec ce qui m’a réellement agressé… De là, un simple loup ou guépard ou quoi que ce soit d’autre a pu m’apparaître comme étant le monstre que je recherche… » Expliqua-t-il avec un ton qui traduisait à la fois son exaspération et le sérieux qu’il conférait à cette affaire.

La réaction de Scully se faisant attendre, il se retourna pour voir l’effet qu’avait eu son petit monologue sur sa collègue. Mais à sa grande surprise, elle ne se trouvait plus derrière lui. Il dégaina de nouveau son arme et revint sur ses pas en se méfiant du moindre bruit.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 21:11

« Scully !!! » Hurla-t-il en se mettant à courir. « Scully, réponds-moi !! » Ajouta-t-il avant de se taire, dans l’espoir d’entendre en écho la voix de Scully.

Soudain il perçut un son étouffé, des branches se brisant sous le poids de quelque chose, ou quelqu’un. Il avança dans cette direction, avec toutes ses précautions.

« Muld… »

« Scully ! Je suis là ! » Lança-t-il en s’enfonçant dans les bois.

La nuit avait recouvert la forêt d’un épais voile noir, s’insinuant dans chaque recoin, entre chaque cyprès, chaque palétuvier, chaque roche. Il gardait son bras invalide contre lui, marchant le plus rapidement possible mais faisant attention de ne pas se prendre les pieds dans les racines entortillées de arbres centenaires.

Il remarqua le reflet de la lune dans l’eau, il se trouvait au bord d’une rivière ou d’un bayou. Il entendit alors le bruit de l’eau dans laquelle on pénètre et tourna la tête juste à temps pour apercevoir Scully, aux prises avec l’étrange créature. Cette dernière, sous la résistance accrue de Scully, se retrouva dos à Mulder. Il n’hésita donc pas à tirer à plusieurs reprises.

A ce moment-là, un lourd silence s’empara de toute la forêt. Les oiseaux s’étaient envolés deux battements d’aile, les animaux avaient fuit à toute allure, et la “Chose’’ s’était effondrée dans l’eau en entraînant Scully dans sa perte.

Mulder accourut à ses cotés, découvrant son corps à moitié recouvert par l’eau. Ses cheveux formaient une sorte d’auréole autour de son visage et ses yeux fermés ne présageaient rien de bon. A l’écart gisait la créature, certainement morte après la rafale de balles qu’elle avait reçue. Mulder allait prendre Scully dans ses bras lorsque la “bête’’ bougea légèrement. L’agent ne se posa pas de questions et utilisa la dernière balle qui lui restait pour tirer entre les deux yeux de cet affreux spécimen. Il se rendit compte que les autres projectiles s’étaient logés dans l’épaisse carapace de kératine, celle-ci agissant tel un gilet pare-balles. La dernière, tirée dans la tête, était parvenue à l’achever car la couche de tégument semblait bien moins importante.

Le jeune homme s’agenouilla dans l’eau afin de passer une main sous les genoux de Scully et l’autre dans son dos. Il la souleva avec une facilité déconcertante, propulsé par l’envie de l’éloigner de cet endroit sinistre. L’agent marcha à toute vitesse, serrant contre lui sa collègue affaiblie par le violent combat qu’elle venait de disputer. Scully collait sa tête contre son épaule, soulagée que cette lutte soit enfin à son terme car elle n’aurait pas eu la force de résister plus longtemps.

***

« Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Elle s’est fait attaquer ? » Questionna Mme Raprek en voyant les deux agents revenir.

« S’il vous plaît, apportez-moi toutes les couvertures que vous avez et aussi du café bien chaud ! » Lui ordonna presque Mulder en conduisant Scully à l’étage.

Celle-ci tremblait comme une feuille étant donné qu’elle était glacée jusqu’aux os. Mulder la déposa tout doucement sur le lit et entreprit de lui retirer ses vêtements trempés. Scully peinait à garder les yeux ouverts et il lui était impossible de prononcer la moindre parole. Une ecchymose ornait le haut de sa joue, là où la “chose’’ l’avait frappée pour la rendre plus docile.

Mulder défit la fermeture éclair de sa veste et l’ôta promptement avant de déboutonner la chemise qui confectionnait son pyjama. Scully se retrouva bientôt en sous-vêtements devant son collègue, qui, tentant de faire abstraction de ses sentiments, la recouvrit d’une épaisse couverture en laine.

La jeune femme se recroquevilla dans son lit et Mulder glissa sur elle les autres couvertures que Mme Raprek venait de lui monter. Assit à ses cotés, il la frotta doucement pour la réchauffer plus rapidement. Il pouvait presque entendre ses dents s’entrechoquer.

Il tourna la tête et se leva juste quelques secondes pour attraper les deux grands bols de café que Mme Raprek venait de leur préparer. Il se rassit et tendit l’un des deux à Scully qui s’était mise sur le ventre et s’appuyait sur les coudes. Elle but quelques gorgées brûlantes qui la réchauffèrent instantanément.

« Merci Mulder… Je… Je crois que je serais morte d’hypothermie sans toi… » Fit-elle entre deux frissons.

« Tu ne croyais tout de même pas que j’allais te laisser passer la nuit avec ce type tout de même ! » Répliqua Mulder en se fendant d’un irrésistible sourire.

« Alors là, je préfère de loin ta compagnie, tu as la peau bien plus douce ! » Acquiesça Scully et déposant son bol sur la table de nuit.

Elle n’avait pas remarqué l’impact de ses derniers mots sur Mulder, qui lui, dissimulait avec peine le plaisir qu’elle venait de lui faire. Il se demandait néanmoins comment il devait prendre cette dernière réplique. Mulder posa finalement lui aussi son café à coté de celui de Scully et s’apprêtait à se coucher sur la couverture qui lui servait de matelas.

« Mulder, toi aussi tu es frigorifié, et blessé par la même occasion, tu ne vas quand même pas dormir à même le sol… » Osa-elle lui dire en jetant un œil sur son lit de fortune. « Il n’y a pas beaucoup de place mais on peut tout de même dormir à deux… ici… » Hésita-t-elle à proposer, désignant la place à coté d’elle.

« Toi je te vois venir, tu as retenu la leçon que je t’ai donnée en Floride ! » Lui signifia Mulder en s’asseyant de nouveau au pied du lit.

Scully haussa son sourcil droit, démontrant qu’honnêtement, elle ne voyait pas à quoi il faisait allusion. Il retira ses vêtements pour enfiler un tee-shirt sec et propre ainsi qu’un pantalon de survêtement. Tout en se changeant, il remémora à Scully le souvenir qu’elle semblait avoir oublié.

« Tu sais, deux corps nus dans un sac de couchage… » Murmura-t-il pendant qu’il passait derrière elle et se glissait sous les couvertures.

Ce qu’il venait de dire fit sourire Scully, comment avait-elle pu se souvenir de son quart d'heure musical et omettre cette réplique si… “Mulderienne’’ ?

Tous deux se trouvaient désormais sur le dos, les doigts entrelacés sur l’abdomen, quelques peu gênés par la situation. Afin de remédier à ce malaise ambiant, Scully se tourna sur le coté, la couverture remontée jusqu’au menton, et fit face à son collègue.

« Tu es sûr qu’il est bien mort ? » Demanda-t-elle, un soupçon d’inquiétude dans la voix.

« Avec une balle entre les deux yeux, je vois mal comment il aurait pu s’en sortir. » Affirma Mulder, imitant la position de Scully, ce qui fit que leurs visages ne se trouvaient pas à plus de cinq centimètres d’écart.

« On a déjà vu des choses plus étranges… » Souffla Scully en essayant de contrôler ses tremblements.

« Hey, ça va aller Scully, si il débarque encore, tu peux être sûre qu’il ne va pas être déçu du voyage ! » La rassura-t-il en indiquant son arme qui se trouvait entre leurs deux oreillers. « Aller, viens par ici. » L’invita Mulder en l’attirant contre lui.

Scully hésita quelque peu, pas très sûre de la conformité de leur situation, mais elle était congelée de la tête aux pieds. Elle ne se posa donc pas plus de questions et se lova contre le torse de Mulder. Il passa son bras dans son dos, laissant reposer sa main sur la hanche de la jeune femme. Au départ un peu mal à l’aise, elle ne tarda pas à se détendre, réchauffée par l’étreinte réconfortante et réchauffante de Mulder.
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MessageSujet: Re: Le tégument   Le tégument EmptyMar 1 Aoû - 21:16

Un corps chaud serré contre le sien, depuis quand ne s’était pas réveillé aux cotés d’une femme ? Il n’essaya même pas de se souvenir car la simple image de Diana Fowley lui donna mal au crâne instantanément. Mulder baissa les yeux vers cette chevelure douce et flamboyante qui lui chatouillait le menton.

Scully était là, tout contre lui, et cette vision lui fit oublier tous ses moindres soucis. Elle était si agréable à regarder, toute menue, blottie contre son torse. Son visage exprimait combien elle se sentait bien, combien elle était en paix en sa compagnie.

Il ne voulait absolument pas la réveiller mais il devait pourtant aller vérifier si le cadavre de cette créature se trouvait toujours dans les bois. D’un autre coté, leur position ne lui permettait pas de sortir du lit sans la faire sortir de ce sommeil réparateur et amplement mérité. Soudain, un magnifique regard azur lui apparut. Il resta sans voix, hypnotisé par un iris plus bleu qu’il ne l’aurait jamais cru. Avait-elle déjà eu les yeux plus clairs et pénétrants auparavant ?

« Bonjour. » Lui murmura une voix ensommeillée.

Il expira longuement, se rendant compte que depuis le réveil de la jeune femme, il avait retenu son souffle.

« Bonjour, bien dormi ? » Fit-il en retour.

« Très bien, ça faisait longtemps que je n’avais pas autant dormi. Je ne sens même plus ma cheville et je n’ai même pas mal à la tête malgré le coup que j’ai reçu hier ! » Lui confia Scully, sans changer de position.

Mulder s’assit dans le lit, passant les mains sur son visage. Il avait les yeux encore embrumés pas le sommeil. Scully l’imita, gardant la couverture contre elle et essayant de dompter sa chevelure rebelle. Elle n’osait pas se lever avant son collègue de par le peu de vêtements qui la couvraient. Mulder, qui comprit son malaise, enfila un jean et un pull puis sortit de la pièce pour lui laisser un peu d’intimité.

Lorsqu’il eut fermé la porte, Scully attrapa un change et se rendit dans la salle de bain, adjacente à la chambre. La pièce était vraiment minuscule, les toilettes jouxtant le bac à douche, et c’était à peine si le lavabo ne se trouvait pas au dessus de la cuvette ! Elle posa sa serviette sur la barre prévue à cet effet et pris une rapide douche car l’eau n’était guère chaude.

Devant le miroir, elle brossait ses cheveux, simplement entourée de sa sortie de bain. Elle voulut prendre de la crème hydratante dans sa trousse de toilette qui se trouvait près de la porte, mais celle-ci s’ouvrit soudainement. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, se retrouvant face à un Mulder aux yeux ronds, sa serviette choisit l’instant précis pour se détacher…

Elle la rattrapa au vol, mais n’empêcha pas son collègue d’en voir assez pour que la couleur de son visage vire immédiatement au blanc pâle. Scully quant à elle, cultivait le “rouge cramoisi”…

« Oh, je suis désolé Scully je ne savais que… » Balbutia-t-il, peinant à trouver ses mots.

« Le verrou est cassé… » Esseya-t-elle d'expliquer, retenant tant bien que mal le morceau de tissu éponge qui la couvrait de nouveau.

Mulder ne répondit rien de plus et referma la porte aussi vite qu’il l’avait ouverte. Il avait déjà eu maintes fois l’occasion d’observer des phénomènes extraordinaires, mais rarement de cette beauté là. Il sourit intérieurement, il devait se rendre à l’évidence : les plus charmantes créatures ne se trouvaient pas dans l’espace mais bel et bien sur Terre.

Bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’il avait eu la chance d’apercevoir Scully aussi dévêtue. Son esprit vagabonda jusqu’à un certain voyage qui l’avait mené en antarctique. Une cuve d’incubation, un tuyau qu’il avait dû ôter de sa gorge, le vaccin, son corps nu et frigorifié, et puis… le bouche à bouche. Il secoua la tête, l’envie brûlante de se coller une bonne gifle s’empara de lui mais il n’y céda pas.

« Est-ce que tu peux m’accompagner ? » Demanda Mulder alors que sa collègue le rejoignait au rez-de-chaussée.

« Oui, bien sûr. » Acquiesça Scully, elle avait retrouvé toutes ses forces, bien que sa cheville recommençait quelque peu à la faire souffrir.

Scully avait oublié à l’étage les calmants que Mulder lui avait donné et elle ne voulait pas le retarder davantage alors elle lui emboîta le pas. Elle ne sentait pas tout à fait rassurée par le fait que pendant la nuit, elle avait perdu son arme de service. Durant sa lutte avec cet étrange animal, il la lui avait arraché des mains sans qu’elle ne puisse y opposer une quelconque résistance. Heureusement, Mulder avait toujours la sienne et la pointait devant lui tout en marchant à une alluré déterminée.

« On arrive au bayou, son corps ne doit plus être très loin. » Commenta Mulder en empruntant la légère pente qui menait à la rive.

Sachant que la cheville de Scully n’était pas encore tout à fait mobile, il se tourna vers elle et lui tendit la main. Cette dernière s’en empara avec soulagement, descendant prudemment le dénivelé en mettant ses pieds dans les traces de Mulder. En arrivant au bord de l’eau, ils reconnurent les empruntes de pas qu’ils avaient laissées au cours de leur escapade nocturne. Malgré le jour qui s’était levé, les lieux semblaient toujours aussi sinistres.

Ils parcoururent quelques mètres et retrouvèrent l’endroit exact de leur altercation. Hélas, il n’y avait plus le moindre indice, la moindre marque qui tendraient à prouver ce qui leur était arrivé. Ou la créature était parvenue à s’en sortir, ce qui rendait Mulder très perplexe, ou des animaux avaient vite fait de se rassasier. Mais cette hypothèse ne satisfaisait pas non plus Scully car il aurait subsisté des gouttes de sang ou des morceaux d’os.

« J’en étais sûr ! A chaque fois qu’on est tout près de démontrer un phénomène paranormal, il faut qu’il nous passe sous le nez ou que les preuves disparaissent ! Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça bon sang ! » Se lamenta Mulder, levant de temps à autres les bras au ciel.

Scully s’approcha doucement derrière lui, posant tendrement la main sur son épaule pour lui témoigner son soutien. Son collègue se retourna brusquement, plongeant son regard dans le sien. Il y sentit une profonde déception. Il avait essuyé tant d’échecs, nourri tant d’espoir en vain.

« J’ai souvent l’impression qu’on est condamnés à chercher la Vérité sans jamais la trouver. Et si tout ça ne servait à rien ? Et si notre destin était de rester au milieu d’affaires non-classées… » Soupira Mulder en baissant la tête.

La jeune femme avança davantage, saisissant ses mains dans les siennes et s’inclinant légèrement pour l’obliger à lui faire face.

« Ca, on ne le saura jamais, et je sais que tous les deux on continuera sans cesse, encore et encore. Personne ne peut nous empêcher de mener nos enquêtes sauf nous. Il faut passer outre toutes ces désillusions, regarde tout ce que nous avons déjà accompli… »

« Scully… » Murmura-t-il, désemparé, resserrant l’étreinte de leurs doigts entrelacés.

« Mulder, la question n’est pas de savoir si notre destin est de chercher sans fin, mais plutôt de savoir si nous aurons la force de mettre à jour tous ces mensonges jusqu’à dévoiler l’ultime Vérité. Toi seul tu n’y parviendras pas, moi seule non plus… Nous devons nous unir et nous soutenir mutuellement ainsi nous vaincrons tous ces passages à vide. »

Leurs yeux ne s’étaient pas quittés une seconde pendant que Scully essayait de le réconforter et de lui redonner courage et espoir. Mulder plaça ses mains sur les joues de sa collègue, encadrant son doux visage.

« Merci… » Souffla-t-il avant de déposer un baiser sur son front. « Merci d’être là, de ne jamais m’avoir abandonné. » Ajouta-t-il en collant son front au sien.

« Comment pourrais-je t’abandonner Mulder ? Toi, notre quête, notre relation… Si je t’abandonnais ce serait ma vie qui m’échapperait… » Lui confia-t-elle en serrant ses poignets.

Elle prit sa main dans la sienne, faisant mine se s’en aller, l’entraînant à sa suite. Mais Mulder resta immobile, la forçant à faire demi-tour, le regard interrogatif. L’agent l’attira alors à lui, entourant ses bras forts autour de son corps et déposant un délicat baiser sur ses lèvres. Passée la surprise, elle répondit à son étreinte et ils restèrent l’un contre l’autre pendant plusieurs minutes.

« Peut-être que nous étions aveugles à cette partie de la Vérité Scully… » Sussura-t-il à son oreille, lui arrachant un merveilleux sourire.

« Oui, peut-être qu’en fait, c’est ce qui nous manquait pour trouver l’équilibre dont nous avons besoin. »

« Je crois que je le savais depuis le début mais que d’une manière ou d’une autre, je me refusais de l’admettre. » Confessa-t-il, gardant un bras autour de sa taille alors qu’ils marchaient en direction de la vieille ferme. « Non, en fait c’est ce strip-tease dans la salle de bain, ça m’a remis les idées en place ! » S’exclama Mulder en souriant, bientôt rejoint par un charmant éclat de rire de la part de sa partenaire de cœur.

Fin.
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