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 [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]

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Julia
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MessageSujet: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptySam 4 Nov - 1:19

Auteur: Julia
Date: 30 octobre-
Time-Line: flashback fin saison 7
Résumé: Huit ans de la vie de Scully à travers ses écrits....





Carnet de Vie,
Carnet de Mort




Tout était silence autour d’elle. Elle était assise, les liens enserrant avec fermeté ses poignets et ses chevilles. Des gouttes de sueurs telles des perles de pluie apparaissaient près de ses tempes et son dos n’était plus qu’un champs inondé sous les intempéries qu’étaient la peur et l’angoisse. Son esprit ne cherchait plus d’issues de secours: elle ne pouvait rebrousser chemin, elle ne pouvait fuir, elle devait assumer. La pendule affichait 17h59. L’aiguille des secondes avançaient inexorablement: bientôt il serait 18 heures. Il lui restait encore une dernière chance, un dernier coup de téléphone et elle était sauvée. Mais pour combien de temps? Il fut 18 heures. Son cœur s’emballa et elle ne put retenir ses larmes. On vérifia qu’elle ne pouvait absolument pas bouger et l’aumônier s’approcha d’elle. Son visage de vieillard état tiré par la fatigue et par la dureté du moment qu’il était en train de vivre. Dans ses yeux gris et froids se reflétaient autant de haine que de compassion: cette femme le répugnait mais sa bonté d’âme ne pouvait l’empêcher de se demander pourquoi elle devait subir un acte si barbare.

- Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.
Amen.

Les stores des deux salles d’observation se relevèrent, révélant d’un coté les témoins, parents des victimes et les journalistes, et de l’autre la famille de la condamnée. Bien sûr, la famille de la condamnée ne pouvait voir ces curieux avides de cet acte morbide en train de se délecter de la mort de leur enfant, de leur sœur, de leur amie. Quelques heures auparavant, ils avaient eu droit à un briefing horrible leur détaillant comment elle allait mourir: une vidéo leur montrait tous les scénarios possibles, comme les protestations à l’entrée de la salle d’exécution, les pleurs, les cris déchirants et les morts atroces, dans des postions vulgaires, les yeux grands ouverts réclamant la pitié de l’un ou de l’autre présent dans la salle. Au dessus de la condamnée étaient accrochés des micros: ainsi tous les propos étaient retransmis par des hauts parleurs dans les deux salles. L’image était effroyable: de voir cette femme sanglée alors qu’elle était si fragile et si menue aurait pu arracher la moindre larme au cœur le plus dur. L’aumônier se plaça à ses pieds et le surveillant de l’unité vint près de sa tête:

- Dana Katerine Scully , avez vous un dernier mot, une dernière déclaration à faire?

Une boule se forma dans sa gorge: les parents des victimes la fixaient avec dégoût, attendant qu’elle prononce un discours où elle pourrait se repentait de son acte avant de quitter ce monde où elle n’avait plus sa place.

- Je suis…désolée.

Les mots avaient été soufflés, entrecoupés de sanglots. L’injection passa dans son sang. Son buste se gonfla démesurément : la drogue faisait effet, elle comprimait son diaphragme qui retenait alors l’air.
L’air enfin s’échappa, il y eut comme un toussotement: c’était la fin. Margaret Scully s’effondra contre l’épaisse paroi de verre, anéantie à tout jamais.
Quelques minutes passèrent: les témoins partaient déjà, partageaient entre le soulagement d’avoir vu mourir l’assassin et le sentiment malsain d’avoir joué le rôle de voyeur. Un médecin entra afin de prononcer l’heure de la mort: après vérification, il déclara d’une voix neutre et dénuée de tout sentiment humain que c’était bon. Le corps frêle fut détaché et emmené dans la morgue de la prison. On l’enterrait d’ici deux jours, loin de la tumulte de la presse, afin que la famille puisse une dernière fois lui dire adieu. Au dehors, des femmes hurlaient leur désapprobation face à l’exécution d’une des leurs. Depuis deux ans, le pays était secoué par cette sordide histoire. Mais maintenant, la page serait tourné: celle qui avait tué deux hommes et abattu de sang froid trente-deux enfants avait payé pour ses fautes si graves.
Sans un mot, sans une parole, on raccompagna la famille Scully à l’entrée de la prison du Maryland. Seul le silence oppressant tenait lieu de conversation. Le directeur serra une à une les mains tremblantes et moites et leur remit, avant de partir, les dernières affaires de Scully. Deux grands cartons contenaient deux ans de vie passées dans le couloir de la mort, plus six ans passées dans la prison fédérale. Bill Scully porta ces colis aussi sombres que la mort et emmena loin sa femme et sa mère. A peine furent ils installés dans leur chambre d’hôtel que Margaret Scully s’effondra à nouveau. Ils parcoururent les affaires de la fille aimée, ne comprenant toujours pas comment elle avait pu en arriver là. Son procès et l’attente de l’exécution s’étaient étirés sur huit longues années, les obligeant à vivre un véritable enfer à ses côtés. Jamais elle ne leur parla de ce qui s’était passé, jamais elle tenta de se défendre ou d’avouer. Elle pleurait en silence, priait avec ferveur et remettait son sort entre les mains de Dieu. Pourtant, innocente elle l’était. Mais elle n’avait pu le prouver. Au milieu des livres, des pulls, des lettres envoyées par milliers, étaient placés, tel un trésor au creux d’un cocon, quatre petits livres à la couverture rouge sang. Plus de huit ans y étaient consignés. Enfin l’histoire de la tueuse aux trente deux enfants allait être révélée.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptySam 4 Nov - 15:35

***


- Scully tu vas bien?

Affolé, Mulder se porta à la rescousse de la jeune femme. Étendue sur le sol, une poutre paralysait sa jambe et la moitié de son corps, l’empêchant ainsi de sortir de l’amas de tôle, de briques et autres éléments de l’épicerie qui venait d’exploser.

- Dépêchez vous de la sortir de là, elle est …
- Chut Mulder…je vais bien…ne dis rien….


Toutes les âmes qui se mouvaient autour d’eux étaient recouvertes de poussière: tels des fantômes grisâtres, ils avançaient à leur vitesse, soignant les passants blessés par le souffle de l‘explosion, réconfortant les plus choqués, prodiguant les premiers secours avec efficacité. Au petit matin, alors qu’une agent du FBI, une avocate en retard, une mère de famille et quelques adolescents faisaient la queue dans la petite épicerie de Georgetown , l’apocalypse avait eu lieu. Un bruit sourd et traumatisant. Un souffle dévastateur. Des hurlements. Le petit local avait explosé, projetant les corps à des dizaines de mètres plus loin, les faisant tomber comme des pantins désarticulés sur le bitume gelé. Dana Scully était simplement venue chercher une brique de lait. Les badauds parlaient d’attentats, les policiers eux se référaient à la théorie d’une explosion provenant de la vanne d’arrivée du gaz. Les commentaires allaient bon train, chacun avait sa version et tous regardaient les corps, se régénérant avec avidité dans ce spectacle morbide.

- Dana écoute moi…que penses tu de quelques jours de repos, pour toi et moi…loin de tout…
- Alors attends juste qu’il libère ma jambe…


Elle esquissa un sourire mais son visage ne se décontracta pas pour autant: elle souffrait comme jamais elle n’avait souffert. Elle avait l’impression de mourir à petit feux tant son corps lui faisait mal. Elle ne sentait plus sa jambe droite, le poids de la poutre reposant en grande partie sur celle ci. Son bras droit ainsi que son ventre étaient eux aussi prisonniers de cet élément maudit. Elle aurait pu se calmer mais la frayeur se lisait également sur le visage de Mulder: il tentait en vain de l’apaiser mais elle savait qu’il était aussi paniqué qu’elle. Son esprit méthodique de médecin s’était mis en marche dès son réveil après la chute: sa légère perte de conscience était due au choc , elle misa donc sur une commotion assez faible. Pour sa jambe, elle savait qu’il n’y aurait pas de miracle: elle était soit brisée et c’était une chance de la récupérer ou alors elle était paralysée à vie, ce qui la fit frissonner plus que jamais. Mais sa pire appréhension, elle n’osait la formuler.

- Mul…Mulder?
- Oui?
- Est ce qu’il y a beaucoup de sang…sur moi ou autour de moi?
- Il y en a près de ton visage…tu dois avoir une sacrée belle blessure au crâne….
- La chute fut violente.
- Et…
- Et quoi Mulder?
- Il y a beaucoup de sang autour de toi…mais je ne vois pas d’où il vient, la poutre cache presque entièrement ton corps…
- Oh mon dieu…
- Scully regarde moi….ce n’est pas ce que tu crois, tu m’entends? Ce n’est pas ce que tu cris! Tu dois avoir une blessure que je ne peux voir….
- Et si c’est ça? Mulder j’ai tout gâché….tout est de ma faute….


Ne pouvant supporter plus longtemps la détresse qui se lisait sur le visage de Scully, Mulder se releva et hurla aux pompiers d’accélérer. Il fallut plus d’une heure et beaucoup de force pour arriver à sauver la jeune femme. On la déplaça avec lenteur et douceur, ne sachant pas quelle partie de son corps avait le plus enduré de malheur. Ses habits étaient recouverts de sang et elle grelottait de froid. La température extérieure n’avait pas encore dépassé les zéro degrés. Le trajet jusqu’à l’hôpital se passa dans un silence glaçant. Un secouriste essayait avec soin de s’occuper de Scully mais celle ci restait hermétique lorsqu’on lui posait une question.

- Scully il faut que tu nous dises là où tu as mal.

Mais pouvait elle avouer que la seule douleur qui l’empêchait de parler était celle qui lui rongeait le ventre?


*****



- Je suis désolée Dana mais je ne peux vous mettre sous antidépresseurs .
- Au moins des somnifères Docteur Parenti, je n’ai plus fait de nuit correcte depuis….l’accident.
- C’est un miracle que vous soyez encore enceinte et vivante, vous avez une grossesse difficile: je ne veux pas participer à l’échec de ce prodige qui grandit en vous. Il va falloir prendre votre mal en patience, faire des siestes, vous reposer le plus souvent possible et surtout vous changer les idées. En vous enfonçant dans votre travail, vous vous enfoncez dans votre peur et dans votre mal être. Il faut prendre votre grossesse comme un cadeau du ciel, en êtes vous consciente?
- Oui.



Mais ce que Dana Scully ne pouvait expliquer à ce moment précis, c’est qu’elle perdait pieds. Elle était la seule rescapée de l’accident. Tous avaient péri dans cette catastrophe. Sauf elle. Elle était devenue une sorte de miracle qu’il fallait à tout prix voir et aimer. Les regards convergeaient vers elle avec tant d’insistance qu’elle évitait désormais de passer par le grand hall du bâtiment du FBI. Elle évitait d’ailleurs toute forme de contact avec l’extérieur. Les médecins avaient bien remarqué que c’était une dépression causé par le choc mais son état de santé l’empêchait de prendre toute forme de médicaments considérés comme des drogues. Sa seule source de bonheur provenait de l’amour et du dévouement de Mulder: il se montrait aussi attentionné que généreux, il exécutait avec silence ses pires demandes. Elle se montrait capricieuse, toujours maussade et rien n’arrivait à la dérider: sa seule alliée était la déprime. Même sa grossesse était la pire source d’angoisse: elle ne prenait aucun plaisir à voir son corps changer et de venir étranger pour ’espace de quelques mois. Son métier d’agent l’obligeait à côtoyer la mort de près, mais cet accident qui la hantait l’avait bouleversé avec force: elle aurait pu mourir, perdre son enfant, mais elle était là. Sa jambe la faisait boiter mais au bout d’un mois les dernières séquelles se seraient envolées. Mais il ‘en restait pas moins qu’elle se sentait abattue et elle ne pouvait combattre ce désagrément car ses armes, elle les avait perdu.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyDim 5 Nov - 4:42

- Docteur Scully?
- Oui?
- Oh.
- Pardon mais vous êtes?
- Aydan McConor.
- Eh bien que puis je pour vous?
- J’avais rendez vous avec le docteur Scully et….
- Vous ne pensiez pas être reçue par une femme, qui plus est enceinte.
- Ce n’est pas grave je reviendrai lorsque votre collègue sera de retour.


La porte claqua et Scully se laissa aller contre le haut dossier de son confortable et imposant fauteuil en cuir. Il n’y avait rien de plus blessant que de faire les frais du côté machiste de la population masculine de Washington. Ce n’était pas la première fois qu’un mâle dépité sortait en courant de son bureau, bien trop choqué d’apprendre que des femmes exerçaient la médecine de façon libérale. Bien sûr elle préférait encore les lâches arriérés et conservateurs que les avides de voyeurisme: on parlait avec beaucoup de soin de cette jeune femme installée à son compte dans le centre de Washington. Alors certains poussaient la curiosité jusqu’à prendre un rendez vous afin de voir la douce créature en action. Cela mettait Scully mal à l’aise car chacun de ses gestes prenaient une connotation des plus sensuelles. Généralement en fin de journée l’envie de pleurer prenaient le dessus mais les mots doux de Mulder et ses bras protecteurs venaient apaiser son âme en tourment. Au début, il avait refusé qu’elle prenne cette décision si importante mais dormir plus de deux semaines dans le salon de la jeune femme lui avait rappelé que le mot couple rimait souvent avec le mot concession. Un jour que Skinner avait osé lui dire un mot un peu plus haut que les autres, Scully avait claqué la porte de son bureau profitant au passage de lui annoncer qu’elle démissionnait. Sa déprime l’avait conduit à faire de nouveaux choix: elle se refusait à annoncer à son supérieur qu’elle était enceinte, alors elle préférait partir et recommençait à vivre de façon plus normale. Le jeune Docteur Ryan avait été flatté de trouver une collègue aussi charmante dont la renommée n’était plus à faire: en l’espace de quelques jours, leur cabinet était devenu le plus prisé. Scully avait su se créer une clientèle féminine assidue: les mères de famille appréciaient d’être comprises par cette jeune docteur elle même enceinte et plus humaine que la plupart des médecins des environs. Mulder savait pertinemment que Scully se sentirait beaucoup plus épanouie dans ce milieu qui était initialement le sien. Il avait remarqué avec optimisme qu’elle devenait de plus en plus enjouée jour après jour: elle recommençait à dormir la nuit, ses humeurs étaient moins changeantes et surtout, elle se montrait plus amoureuse que jamais. Leurs emplois du temps avaient du mal à se rejoindre mais ils faisaient tout pour passer le maximum de temps ensemble.

Le mois de mars amenait ses premières notes de douceur. Sur la partition de la sonate printanière se trouvait la clé de la renaissance: arbres et fleurs se remettaient à vivre doucement, embaumant au premier souffle de vent les allées de senteurs sucrées et célestes. Il devait être 17 heures lorsque Scully abandonna le docteur Ryan:

- Vous êtes certain que cela ne vous dérange pas de prendre mes deux dernières patientes?
- Non allez y ou vous allez rater votre avion.
- Je vous remercie, je vous rendrai la pareille.
- Filez Dana! Reposez vous, prenez soin de vous et en cas de souci, comme toujours je reste à votre entière disposition.
-Que ferai je sans vous?
- Exactement la même chose.
- Merci Peter…passez aussi un bon week end. A lundi!
- A lundi!


La porte se referma. Peter Ryan ne put s’empêcher d’enfuir son visage dans ses mains: il se serait damné pour que le docteur Scully puisse éprouver ne serait ce qu’une once de sentiment pour lui. Du jour où il avait accepté de devenir son associé, il avait su que ce serait une épreuve terrible: elle était l’incarnation parfaite de la beauté. Il arrivait par moment qu’il observe alors qu’elle était plongée dans un livre à sa pause. Souvent, son fauteuil était légèrement basculé en arrière: elle reposait ainsi son dos meurtri par le poids de son ventre. D’une main elle tenait son ouvrage et l’autre reposait tranquillement sur son ventre rebondit et délicieusement rond. Ses formes relevaient de la plus belle peinture de la Renaissance: généreuses et pulpeuses à souhait, ses courbes rappelaient ses femmes si belles, qui avaient été peintes avec délicatesse et amour, et qui semblaient figées à une époque seulement connues d’elles, dans un monde uniquement réservées à des déesses de leur genre. Elle représentait tant de choses à ses yeux: elle était un médecin reconnu et apprécié dans le monde médical, elle était intelligente et le savait, usant avec génie de son savoir démesuré mais sans jamais pour autant étaler sa science en rabaissant les gens qui l’entouraient. Elle était une femme. Et une mère. Intouchable. Il l’avait vu. Ce Mulder. Il su dès le moment où il était rentré dans leur cabinet qu’il était celui qui faisait battre le cœur de la jeune femme. Un sourire radieux était apparu sur le visage de celle ci et se levant certes avec peine, elle s’était empressée de l’embrasser et de lui susurrer quelques mots à l’oreille. Là encore il avait eu sous les yeux le parfait tableau de l’amour pur et véritable. Leurs mains s’enserraient dans un ballet compliqué et connu que d’eux, leurs yeux se perdaient dans un océan de quiétude et de bonheur. Il enviait cet homme comme il enviait leur bonheur. Mais il avait tellement de respect pour sa collègue qu’il ne pouvait qu’observer et apprécier le fait qu’elle lui apportait, en tant qu’associée et bientôt amie, beaucoup de joie. Alors en ce vendredi ensoleillé, il avait accepté avec plaisir qu’elle parte avant la fermeture du cabinet: avec emphase, elle lui avait expliqué que Mulder l’emmenait respirait l’air sain du Canada afin d’attaquer en douceur ses deux dernières semaines dans le monde du travail. En effet son congé maternité allait bientôt débuté, mais elle avait promis de revenir très vite, au moins à mis temps afin de délester les épaules de son collègue.

A l’aéroport, Scully se dépêcha car elle savait qu’elle était déjà en retard. Une hôtesse lui sourit avec compassion, regardant son énorme ventre qui pointait sous sa veste de tailleur. Il était déconseillé de prendre l’avion à plus de six mois de grossesse mais la jeune femme jouait légèrement avec la date: elle n’en était qu’à la première semaine de son sixième mois et elle n’avait pas eu la force de faire les six heures de route en voiture, elle avait promis à Mulder que ce serait son dernier aller retour en avion. Dans moins de deux heures, elle serait dans ses bras devant un feu de cheminée dans un petit chalet rustique et intensément romantique et c’était sa seule raison de rester éveillée: après une journée de travail, elle était généralement dans un état légèrement comateux, ce qui était une source de moquerie de la part de Mulder, qui lui soulignait que lorsqu’il la voyait, c’était pour la regarder dormir.
Une vielle dame à sa droite ne cessait de lui sourire puis ne pouvant se retenir, commença à lui parler. C’est cela que Scully vénérait chez les personnes âgées: leur capacité de parler avec tous, en s’émerveillant des qualités et des défauts des uns et des autres.

- Je vous assure Miss, ce sera une fille, vous la portez avec…
- Je vous ai déjà dit que c’était un garçon.
- Vous en êtes certaine?
- Oui, je suis médecin et il n’y a pas de doute, ce sera un garçon.


Le silence s’empara de la vielle dame durant quelques minutes mais elle trouva bien vite un nouveau sujet de conversation. Pour une fois, Scully regretta de voyager seule: elle aimait le calme et c’est avec soulagement qu’elle vit que l’appareil piquait du nez, elle était enfin arrivée. Saluant sa voisine d’un petit signe de la main, elle s’éloigna le plus rapidement possible et partit louer une voiture. Elle sortit de sa poche l’adresse que Mulder lui avait griffonné en dessous d’un mot qu’il lui avait laissé le matin même à coté de son petit déjeuner préparé au préalable. Il lui restait une vingtaine de kilomètres à faire. La nuit était déjà tombée et malgré la douceur de la journée, le froid avait repris sa place. La seule pensée de Mulder l’attendant lui donna assez de courage pour s’installer au volant du gros 4*4. Son ventre imposant passa sans problème et elle se promit de ne plus jamais utiliser de Ford ou autre berline jusqu’à son accouchement. La route s’étendait à travers la forêt et les puissants phares peinaient à lui indiquer clairement les bords du chemin. Suivant les indications et les panneaux, elle se trouva à l’entrée du parc St James: une dernière bifurcation et elle aperçut une maison digne des contes de Perrault ou de Grimm. Étaient ce des enfants méchants ou une sorcière aigrie qui habitaient cet endroit? Elle préparait déjà une remarque cinglante pour Mulder mais lorsqu’elle pénétra dans la maison, elle ne put s’empêcher de fondre intérieurement. Un vaste salon s’offrait à elle et il était éclairé uniquement avec des centaines de bougies et un énorme feu de cheminée.

- J’espère que l’endroit te convient.
- Mais…comment fais tu?
- Pour?
- Pour répondre à mes désirs avant que je les formule?



Il lui sourit tout en s’avançant pour la prendre dans ses bras: à la faible lumière des bougies, elle était simplement sublime et un halo naturel de lumière semblait l’entourer. Un baiser vint sceller cette rencontre tant attendue: chacun avait eu une semaine chargée et ils n’avaient fait que se croiser.


Dernière édition par le Dim 5 Nov - 4:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyDim 5 Nov - 4:43

- Tu passes trop de temps dans ton cabinet.
- Et toi aux affaires non classées.
- Oui mais moi j’y suis seul.
- Ce qui veut dire?
- Je trouve ton ami le docteur Ryan un peu trop…gentil avec toi.


La jeune femme partit dans un éclat de rire alors que Mulder lui enlevait sa veste pour l’accrocher au porte manteau. Tout en continuant de parler, Scully s’installa à la grande table que Mulder avait dressé avec élégance et soin.

- Je meurs de faim Mulder.
- Tu ne m’as toujours pas répondu…
- Il est jeune….et très attentionné avec moi, il doit me prendre en pitié, énorme comme je suis.
- Je suis sérieux Scully.
- Écoute moi, c’est un associé de confiance, travailleur, dévoué à son métier et qui est conscient qu’étant sa supérieure grâce à mon âge et à mon expérience, il ne gagnerait rien à être contre moi. Dans deux semaines et pour plus de six mois il va avoir le cabinet pour lui tout seul: il serait bête d’être mauvais avec moi, non?
- En tout cas qu’il arrête de te regarder avec autant…d’envie.
- Jaloux?
- Non amoureux.


Cette discussion prit fin sur cette magnifique sentence. Le repas se passa dans une ambiance agréable et détendue, chacun profitant de ces moments si magiques. Quelques heures plus tard, ils s’installèrent face à la cheminée, Scully bercée dans les bras de Mulder.

- Tu sais que tu me manques au bureau…
- C’est vrai? C’est moi ou ma conscience professionnelle et ma main qui remplissait tes dossiers en retard qui te manquons le plus?
- C’est ta présence, tout simplement. Et puis Skinner a très mal vécu ta démission.
- Un jour je m’excuserai…mais tu sais que j’allais très mal à cette époque….mais je ne regrette pas mon choix. Je me sens bien aujourd’hui.
- Je le sais et c’est le principal pour moi.


Ils restèrent un long moment plongés dans le silence. Ils s’embrassaient longuement, rattrapant tous ces jours où l’être aimé se faisait lointain ou était absent. Alors que Mulder commençait à ouvrir un à un les boutons du chemisier de Scully, celle ci se dégagea de son étreinte, se releva dans un soupir et commença à marcher de long en large devant l’âtre brûlant.

- Dana?
- Je suis désolée….
- Je pensais que tu en avais aussi envie que moi.
- Bien sûr que j’en ai envie Mulder mais….
- Mais quoi?
- Je me sens…horrible, je sais que je ne suis pas désirable, je suis énorme et…
- Je ne t’ai jamais trouvé aussi belle et attirante.
- Tu dis ça pour me réconforter.
- Non je le pense.
- C’est vrai?
- Oui.


Prouvant ses dires, Mulder s’approcha d’elle et l’embrassa avec encore plus de passion et de fougue qu’un jeune premier aurait pu le faire. Dans ses yeux se lisait le feu du désir ardent et les pires craintes de Scully s’évanouirent. Ses propres désirs firent à nouveau surfacent et elle laissa les mains expertes de Mulder continuaient le travail déjà commencé. Bientôt sa peau mise à nue frissonna sous les caresses si délicate de celui ci. Depuis combien de temps n’avaient ils plus eu de corps à corps aussi doux et fort à la fois? Mulder devinait les angoisses mais aussi les envies de sa partenaire: ce n’était pas un acte violent qu’ils désiraient, l’état de Scully réclamait douceur et savoir faire, patience et délicatesse. Les moindres parcelles du corps de la jeune femme réagissaient sous les assauts de Mulder: il savait pertinemment ce qu’elle voulait et elle le remerciait comme jamais, gratifiant sa peau douce de baisers sauvages. Elle aimait enfuir son visage dans son cou: déposant des baisers de ci de là, elle s’enivrait de son odeur si viril, si masculine et si personnelle. Il se refusait de la brusquer et ce fut que lorsque leurs regards se croisèrent qu’il entra en elle avec douceur, lui arrachant un gémissement de plaisir. Il y avait dans ce moment une beauté ahurissante: ces deux corps en parfaite communion que la lumière tamisée faisaient danser étaient simplement magnifiques. Essoufflés, ils retombèrent en même temps, refusant pourtant de briser leur étreinte si forte. Le visage de Scully reflétait mille et un sentiments différents mais une infinie extase semblaient l’animer. Aussi loin dans leur mémoire, jamais ils n’avaient vécu de moment aussi spécial. Ils s’endormirent enlacés, chacun se mettant au diapason de la respiration de l’autre. Alors que les yeux de Scully s’étaient fermés et que son rythme cardiaque se faisait plus lent, Mulder posa avec lenteur sa main sur son ventre découvert: sous cette enveloppe charnelle, se cachait il la vie? Il ne pouvait qu’être béat d’admiration face à ce miracle. Il aimait toucher ce ventre si splendide et il savait que Scully appréciait ce geste: dans quelques mois ils seraient parents, et cette idée ne lui faisait pas peur, au contraire, jamais il ne s’était sentit aussi responsable que ces jours derniers. A son tour il céda à l’appel du sommeil, bien trop heureux pour se douter du drame qui se jouerait dans quelques heures.

C’est aux alentours de huit heures que le portable se mit à vibrer sur le sol du chalet. Scully émergea avec brutalité de son sommeil réparateur: cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait plus aussi bien dormie. Attrapant le maudit objet, elle répondit d’une voix rauque:

- Scully.
- Agent Scully?…enfin Scully?
- Oui…
- C’est Skinner à l’appareil.
- Oh…je ne vous avez pas reconnu Monsieur et je n’avais pas vu que c’était le portable de Mulder.



Il était certain qu’ils n’avaient pas beaucoup d’excuses: Mulder et Scully n’étaient pas censés être ensembles. Prise de court, Scully secoua avec énergie l’épaule de Mulder et lui donna le téléphone. Après un bref échange de courtoisie, la conversation semble s’animer.

- Monsieur Scully n’est plus agent. Je refuse qu’elle vienne.

Énervé, il rendit le portable à Scully:

- Il veut te parler.
- Oui Monsieur?
- Je sais que vous ne travaillez plus pour le FBI sauf que nous sommes face à un cas de force majeure. Je vous veux avec Mulder le plus vite possible à Baltimore.
- Je crains de ne pouvoir accompagner Mulder.
- Êtes vous clouée au lit? Êtes vous handicapée?
- Non mais….
- Aucun mais ne tiendra, c’est une mission où vous êtes la seule à pouvoir intervenir.


Il raccrocha, impassible.

- Mulder c’est quoi cette mascarade? Quelle est la nature de la mission?
- Je n’en sais pas plus que toi.
- Je m’étais promis de ne plus jamais porter d’arme de toute ma vie…pourquoi m’oblige t’il à aller en mission alors que je ne suis même plus agent en fonction?
- Je ne sais pas Scully.


Leur week end venait de s’effondrer, tous leurs espoirs aussi. Plongé dans un mutisme digne de ces mois de déprime, Scully se prépara et pria pour que Skinner, voyant son état, lui épargne une quelconque mission.
Main dans la main, Mulder et Scully embarquèrent à bord du vol 1013, en direction de Baltimore.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyDim 5 Nov - 18:02

« Mesdames, Messiers, Bienvenue à bord du vol Air International en direction de Baltimore. Nous vous souhaitons un agréable voyage. Vous pouvez dès à présent détacher vos ceintures ».


- Dana tu as vu le regard des hôtesses à l’accueil ?
- Je te dis que c’est la dernière fois que je prends l’avion: tu préférais peut être que je vous y rejoigne dans une semaine en voiture?
- Non mais je voulais juste te faire remarquer qu’en tant que médecin, tu prends des risques.
- Nous n’avions pas le choix. Et puis ce sont des recommandations générales: ne pas fumer et ne pas boire sont aussi ordonnés aux femmes enceintes mais ce n’est pas pour autant qu’un verre de vin ou une cigarette vont provoquer des risques néfastes et dangereux. Je t’assure que c’est mon dernier voyage: je rentrerai de Baltimore en voiture.
- Sage décision.


Bien installé dans son fauteuil, Mulder sortit le livre qu’il avait commencé la veille. Scrutant la quatrième de couverture, Scully ne put s’empêcher de se moquer gentiment de lui.

- La « psychurgie » : tu ne changeras donc jamais!
- C’est un sujet intéressant et c’est surtout une piste encore mal éclairée du chamanisme.
- Qu’est ce que la psychurgie?
- C’est l’étude pratique de l’invisible. On désigne par les arts psychiques les différents moyens d’appréhender l’inconnu. Il est dit que la psychurgie est une des formes que prend l’amour, c’est un moyen de se connaître et de se comprendre. C’est un pouvoir que peuvent avoir les yogis: ils acquièrent des shiddis, des pouvoirs résultants de la maîtrise progressive de chacun de ses chakras.
- Oh…encore une branche obscure de la magie noire et de tout ce qui ne peut être expliqué par la science.
- Scully dois je te rappeler cette affaire d’homme invisible? Tu étais là, tout comme moi, tu l’as vu…enfin nous avons vu la même chose.
- Alors la télépsychie dépend aussi de la psychurgie?
- Oui puisque c’est la faculté de transmettre des sensations et des sentiments à n’importe quel être vivant.
- Mais le chamanisme est une pratique négative, non?
- Cela dépend. Ceux qui sont pourvus de shiddis sont capables de faire des vrais miracles. Mais certains shamans peuvent être dangereux. Au départ, le shaman est à la fois prêtre, magicien, médecin et mystique et surtout spécialiste de la transe. Ils existent des cas où ceux ci usent de leur pouvoir pour faire du mal à autrui mais c’est très rare puisque ces hommes sont habités par le divin, leur devoir est de représenter Dieu, donc le bien.
- Comment en es tu arrivé à lire ce livre?
- Je l’ai trouvé sur mon bureau avant hier.
- Encore un informateur peu scrupuleux, un collègue cynique ou un Skinner qui veut se reconvertir?
- Je ne sais pas, en tout cas le sujet est très intéressant et pourra sûrement me resservir dans les affaires non classées.


Scully ne put s’empêcher de faire sa moue sceptique: il était vrai qu’elle avait vécu des choses qu’elle ne pourrait jamais expliquer mais ce violent retour à la réalité après sa démission l’avait rendu un peu plus terre à terre. Margaret Scully se plaisait à dire que c’était ce qui faisait la force de leur couple: un était perché vers les étoiles, l’autre était ancré sur terre et chacun respectait son opposé, donnant à la balance un équilibre parfait. Serrant la main de Mulder dans la sienne, elle ferma les yeux et se laissa aller à des pensées qui étaient à des milliers de kilomètres de ses ennuis présents.
Combien de temps s’était il écoulé depuis le décollage? La jeune femme se réveilla, une main crispée sur son ventre, lâchant un cri effrayant. Aussitôt Mulder resserra sa main et se tourna avec précipitation vers elle:

- Scully? Tu vas bien?
- Non pas du tout…


C’était la première fois qu’elle lui avouait avec autant de franchise qu’elle ne sentait pas bien. Jamais la forte et solide Dana Scully se serait permise d’avouer ses faiblesses.

- Qu’est ce qui se passe?
- Une douleur dans mon ventre….j’ai vraiment mal.
- Dû à quoi à ton avis?
- C’était une contraction.
- Pardon?


Dans ce moment de douleur, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire: une panique encore jamais vu se lisait sur le visage de Mulder.

- Mais tu en es au sixième mois il n’est pas logique…
- Mulder c’est rien….c’est sûrement dû à l’altitude, à ma fatigue, au stress et à mes angoisses, c’est une réaction physiologique normale mais je dois t’avouer que je ne m’y attendais pas…et que j’ai eu assez mal. La douleur s’estompe maintenant.
- Tu en es certaine? Tu veux pas consulter un médecin en arrivant?
- Je suis médecin Mulder.
- Je sais mais je refuse qu’il arrive quoique ce soit à notre petit ange ou à sa maman.


Lentement, Scully apposa la main de Mulder sur son ventre rebondit et tendu. Pourquoi ce geste arrivait il à la rassurer à ce point? Elle n’avait aucune explication mais il aurait été inutile d’en chercher une. Mulder était le seul capable de l’aimer telle qu’elle était, il était le seul à pouvoir la juger, il était le seul qui faisait battre son cœur avec autant d’intensité.

Malheureusement l’atterrissage arriva plus vite que prévu. Mettant pieds à terre, Scully se mit à réfléchir quelques minutes au côté grotesque de la situation: elle venait d’avoir des contractions certes douloureuses mais peu dangereuses mais c’était un signe, il était peut être arrivé le moment de ralentir. Mais il était hors de question d’abandonner aussi vite Mulder et le cabinet: après tout, ce n’était pas une méchante contraction qui allait lui faire peur. Se ressaisissant, elle rejoignit Mulder qui était en train de louer une voiture.
S’installant du côté passager, la jeune femme commença à enlever son pull en cashmere parme qui lui soulignait avec grâce la silhouette pour le remplacer par un pull classique: noir, col en V, juste agrémenté d’un nœud de soie qui entourerait sa taille si changée.

- Skinner va avoir un choc.
- Je pense oui…tu m’avais interdit de lui dire que l’on était ensemble mais je crois que j’aurai dû quand même.
- Je ne voulais pas Mulder….de toute façon il va vite comprendre en me voyant ainsi.
- Il vient de me laisser un message: il nous attend à l’école privée Eléonore Roosevelt .
- Logique pour un nom d’école de Baltimore.


Arrivée à l’angle de la rue Parkson Street, leur voiture fut arrêté par deux policiers en faction. Mulder présenta son badge et présenta Scully: les deux policiers les attendaient, ils devaient faire le reste du chemin à pieds. Ils se mirent à marcher en direction de l’école et Scully sentit monter en elle le souffle d’un très mauvais pressentiment.

- Mulder de quoi ai je l’air?
- Tu as l’air enceinte.
- Très drôle…je ne veux même pas penser à la tête de Skinner.
- Ah le voilà…


Skinner s’était retourné instinctivement, entendant au loin un bruit de talon bien trop familier. Son regard se porta directement sur Scully et il ne fut pas des plus flatteurs.

- Mulder la prochaine fois que je te demande d’être le père de mon enfant, refuse.

Il ne put se retenir d’éclater de rire. Arrivés à la hauteur de Skinner, ils le saluèrent chaleureusement.

- Euh Dana…je ne m’attendais pas à vous voir…
- Enceinte. Je m’en doutais.
- Félicitations.
- Je vous remercie Monsieur.
- Cela change la donne de la mission désormais. Je ne pensais pas…enfin maintenant il est trop tard pour reculer, nous sommes dans une situation assez dramatique. Nous avons besoin de deux agents dont l’un serait médecin: Scully nous avons pensé directement à vous car même après votre…démission , nous avons tous regretté votre présence et surtout vos qualités et vos aptitudes sur le terrain. C’est une mission d’infiltration et nos supérieurs se refusent à la confier à d’autres agents.



La jeune femme ne pouvait encore mesurer les conséquences de sa réponse mais ce drôle de pressentiment qui s’était emparé d’elle refusait de la quitter et elle savait qu’elle devait accepter.

- L’agent Mulder et moi même sommes à votre entière disposition.
- Bien.


Mulder se retourna et la foudroya: comment pouvait elle accepter sans connaître la mission et surtout dans son état actuel. Mais le regard de détermination qu’il reçut en retour le fascina: l’espace d’un instant, il eut en face de lui la Scully d’autre fois, plus forte que jamais, plus déterminée que quiconque.
Leur sort était entre leurs mains.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyLun 6 Nov - 0:11

On les accompagna dans un fourgon noir marqué au sigle du FBI: c’est ici qu’on allait les équiper et leur donner toutes les informations. Des dizaines d’écrans et de machines de toutes sortes encombraient une bonne partie du véhicule. Skinner leur avait demandé d’enfiler la tenue des secouristes tout en s’équipant de gilet par balle: seuls, ils commencèrent à se préparer dans un silence pesant.

- Scully je n’arrive pas à comprendre comment tu as pu accepter.
- On ne vas plus en parler, c’est une simple mission d’infiltration.
- Mais bon sang! Où est passé ton bon sens et ton côté rationnel?
- Ne hausse pas le ton avec moi Mulder, si je fais cela c’est parce que j’ai une dette envers le FBI et envers Skinner. Dans une ou deux heures se sera fini.
- Tu crois que je ne t’ai pas entendu mentir à l’agent Cassidy? Lorsque celle ci t’as demandé à combien de mois de grossesse tu étais, tu lui as répondu cinq mois. Tu crois que ton pull noir cache la vérité?
- Cette histoire ne regarde que moi.
- Non elle nous regarde nous: quand l’un prend une décision, l’autre doit donner son avis et mon avis à l’instant même est que tu es complètement insouciante de peut être mettre la vie de notre enfant en jeu.
- La vie de notre enfant? Tu crois que j’accepte cet ordre de tes supérieurs avec joie? Je le fais parce que je n’ai pas le choix, jamais plus je ne voulais tenir une arme ou porter un gilet par balle. Je tremble de peur, ce métier n’est plus le mien. Il ne l’est plus depuis l’accident. Alors ne viens pas me dire que je suis inconsciente: je mesure les risques et je sais ce que je fais. Je suis morte de peur à l’idée de la mission que Skinner va nous annoncer mais tout à l’heure lorsqu’il faudra agir, j’arrêterai de trembler, pour ma dignité, pour ton honneur et pour notre enfant.
- Tu es peut être courageuse Scully, tu as envie de te prouver que tu es toujours la même au fond de toi mais ce ventre qui fait souffrir ton dos, ce ventre où grandit un être innocent est ton bien le plus précieux. Depuis combien de temps rêves tu d’être mère? Combien de nuits as tu pleuré sur ton sort, suffoquant sous le poids du chagrin? Combien d’heures as tu passé dans mes bras afin de dissiper la douleur que t’imposait ton ventre stérile? As tu oublié tout ça? Moi non! Alors si tu es prête à montrer que tu es encore la meilleure, va y, sors de son fourgon et fonce. Mais s’il arrive la moindre chose à notre enfant, il ne faudra plus jamais pleurer contre moi te plaignant de ton sort car c’est toi qui aura gâché ton unique chance.
- Ne compte pas sur moi pour baisser les bras: je suis enceinte et non sur le point de mourir. Je suis capable d’exercer mes anciennes fonctions sans mettre en danger la vie de notre enfant ou la mienne. A l’académie, on nous a appris à survivre et non à mourir, pas vrai? Alors nous allons tous les deux remplir cette mission comme avant, côté à côté et non l’un contre l’autre. Ce sera notre dernière mission ensemble et plus tard nous pourrons la raconter à notre fils. Pour l’instant nous nous devons de rester objectifs.
- Bien.


Mulder termina cette violente discussion par un « bien » qui annonçait la paix. Mais c’était une paix provisoire. Il sentait au plus profond de lui même que leur présence ici n’était pas anodine.
Skinner suivit d’un autre agent entra dans le véhicule et commença à leur raconter tout ce qu’il savait.

- Ce matin nous avons été appelés en urgence par les forces de l’ordre de Baltimore. Deux coups de feu auraient été entendus par les passants:lesdits coups de feu provenant de l’école qui nous fait face. La police a été directement prévenue et a tenté de pénétrer dans le bâtiment mais ce fut peine perdue: celui ci a été entièrement barricadé.
- Pourtant nous sommes en période de vacances scolaires, non?
- Le maître de musique donne tous les jours de vacances des cours aux élèves désireux d’apprendre l’art subtil de la musique. Nous ne savons pas si c’est lui qui a barricadé l’école et garde les trente deux enfants en otage ou si c’est une personne extérieure. Il n’y a aucune caméra, aucun micro, aucun indice en somme. Il n’en reste pas moins que nous avons réussi à appeler à l’intérieur et une voix trafiquée nous a demandé la présence d’un médecin et d’un secouriste à l’intérieur car deux personnes sont blessées: il a précisé que les deux arrivants pourraient aussitôt repartir une fois le matériel déposé et le travail accompli. Nous allons vous équiper de micros et de micro-caméras afin que vous puissiez réaliser un état des lieux et nous montrer ce qu’il se passe réellement l’intérieur. Vous ne devez pas y rester plus de vingt minutes: vous nous donnez notre quota d’images et vous ressortez dès qu’il vous en donnera l’ordre. Aucun excès de zèle, aucun plan venant d’une initiative personnelle et aucune tentative de sauvetage. Suis je clair?
- Oui Monsieur.



Des micros furent installés dans leur molaire et au creux de leur oreille afin qu’ils puissent entendre les indications et les ordres. La micro-caméra fut installée sur une branche des lunettes de Scully: à peine plus grosse qu’une puce électronique, ce petit engin allait les aider à avoir une image du preneur d’otage. Tous deux enfilèrent la veste bleue des secouristes et empoignèrent le matériel nécessaire: Scully aurait de quoi parer à toutes les éventualités lorsqu’elle découvrirait les blessés. Lorsque la police et les autorités s’enlevèrent de leur passage, ils purent gagner le chemin qui menait à l’école privée. Arrivés devant la grande porte vitrée, ils attendirent en silence.

- Dana ne fait rien qui puisse te mettre en danger, reste sur tes gardes, fais ton travail avec brio et soin mais lorsque nous devrons quitter les lieux, tu le feras, pas vrai?
- Oui promis, les agents et la police sauront prendre le relais.



Avant qu’il ne puisse rajouter quoique ce soit, la porte s’ouvrit d’un quart et une arme imposante se pointa sur Scully:

- Dépêchez vous d’entrer ou je vous descends devant tout le monde!



La porte se referma sur eux et les ténèbres les envellopèrent dans leur voile d'obscurité.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyJeu 9 Nov - 0:05

- Par terre, paumes bien à plat et jambes écartées! Plus vite que ça, allez!

Les ennuis commençaient avec rapidité. Alors que Mulder s’était étendu avec souplesse, Scully poussa un léger soupir: son ventre l’empêchait d’avoir cette posture. Un coups de pied vint accélérer son mouvement: tombant avec fracas, aucun cri ne sortit de sa bouche, mais la douleur fut là. Tous deux à terre, ils se regardaient pendant que l’agresseur les fouillait, vérifiant qu’ils ne portaient aucune arme.

- Debout. Vite!

Ils se relevèrent et ramassèrent le matériel qui avait été aussi passé au peigne fin par l’inconnu.

- Passez devant, c’est tout droit.

Il faisait une chaleur atroce dans l’école et le manque de lumière rendait ce lieu habituellement si vivant aussi sinistre qu’un manoir gothique à l’abandon. Ils longèrent un couloir où quelques heures auparavant les rires des enfants résonnaient encore. Malgré le manque de visibilité, ils pouvaient distinguer les peintures et les dessins des écoliers accrochés au mur avec fierté. Une odeur de gouache, de chocolat et de menthe hantait ce lieu habitué à être celui des joies enfantines. Scully se retenait d’hurler tant la peur était à son comble: à quel spectacle affreux allaient ils êtres confrontés lorsqu’ils seraient rentrés dans la salle de classe? Devant eux s’ouvrait une embrasure de lumière, donnant à leur ombre un pâle reflet fantomatique. Ils entrèrent dans ce qui devait être l’entre du diable. Balayant de leurs yeux experts la pièce minuscule et bondée, ils virent de suite la petite fille blessée couchée à terre sur l’estrade: du sang s’écoulait avec abondance de son crâne. Tous les autres enfants étaient attachés à leur pupitres ainsi que bâillonnés afin d’étouffer les cris qui les secouaient avec force. Seuls leurs yeux innocents parvenaient à garder cette liberté de mouvement que leur agresseur leur avait offert comme une grâce, pourtant ce qu’on y lisait n’était que l’effroi et l’horreur a son degré le plus haut. Un bruit de toux violente, de respiration difficile interpella Scully: elle devait agir et non languir et attendre qu’un miracle qui ne viendrait pas se produise. Faisant un signe à Mulder, elle lui désigna la petite fille qui semblait inconsciente:

- Je m’occupe d’elle immédiatement, essaye de voir d’où viennent les bruits de suffocation .

L’inconnu gardait une cagoule noir foncée ainsi qu’un bonnet : jamais il n’aurait pu deviner son identité. Pourtant la jeune femme savait au plus profond d’elle même que la voix froide et caverneuse qui donnait des ordres sonnait telle une mélodie familière à ses oreilles. Chassant cette idée absurde, elle se mit à genoux et caressa avec douceur le visage innocent de la jeune enfant: un filé de sang s’écoulait doucement de la partie gauche de son crâne. La faisant basculer avec douceur, elle la mit sur le dos et pris sa tête sur ses genoux: d’un geste rapide, elle se mit à regarder d’où provenait l’hémoglobine.

- Ma douce, tu m’entends? Tu peux serrer ma main?

Ses yeux restaient clos même sous les assauts répétés de Scully. La panique la gagna lorsqu’elle trouva l’origine de la blessure. Mulder parut horrifié lorsqu’il souleva le couvercle du piano où la respiration saccadée se faisait entendre:

- Ce n’est pas vrai…ce n’est pas vrai…

La jeune femme se retourna et vint à ses cotés: une nausée horrible commença alors l’assaillir. L’inconnu, arme au poing, se met à rire, heureux de voir que son travail de démolition affectait au plus haut point le médecin et le secouriste. A l’intérieur de l’instrument si noble se trouvait celui qui devait être le maître de musique: à l’agonie, il pleurait et éprouvait la plus grande des difficultés à parler. Une mare de sang le faisait baigner tel un léger fagot sur l’eau et ses membres amputés étaient disposés tout autour de lui. Scully recula jusqu’à se cogner au torse de leur assaillant.

- Qu’avez vous fait à….à cet homme?
- Oh je trouvais qu’il jouait très mal.


A nouveau il partit dans ce rire gutturale et sans vie: il était un monstre, il ne pouvait être humain. Mulder attrapa avec vigueur le bras de Scully: à quoi jouait elle? Pourquoi allait elle poser des questions? Il était clair qu’ils venaient de tomber dans la pire des embuscades.

- Que peut on faire pour…pour cet homme?
- Rien….cliniquement il est bientôt mort: les amputations ont été faites grossièrement, il a perdu beaucoup trop de sang et je…je ne peux rien faire…même si on le faisait sortir à la minute même…oh mon dieu je ne peux rien faire….rien.


Une vague d’impuissance emporta le cœur de Scully: les yeux horrifiés de l’homme blessé la fixaient avec intensité mais la médecine ne pouvait rien pour son cas, l’acte de barbarie dont il venait d’être victime lui offrait la pire des morts.

- Je vais lui faire une injection de cortisone et de morphine: ôter la douleur et attendre qu’il en finisse.

A peine avait elle sortie une seringue et un flacon que la respiration sifflante et torturé du maître de musique s’arrêta: c’était la fin.

- Bon les enfants, je crois que l’on s’amuse bien avec nos nouveaux visiteurs, je vais les laisser avec vous, d’accord?

L’inconnu tentait de prendre une voix doucereuse et chaleureuse mais toute sa brutalité restait présente malgré lui.

- Nous devons ressortir…avec la petite fille, elle a besoin d’être hospitalisée.
- Bien sûr vous allez sortir…et vous pensez peut être que votre présence ici est anodine? Allons agents Mulder et Scully, ne pensez pas que je suis bête au point de faire monter un vrai médecin et un vrai secouriste, je vous connais tous les deux et c’est vous que je voulais avec moi. Maintenant je vais vous laisser avec mes petits amis, j’ai des choses à installer dans l’école. Bien sûr il est interdit d’ouvrir les fenêtres ou d’essayer de faire un excès de zèle: vous pouvez voir que j’ai installé des explosifs un peu partout, le premier qui bouge….et boum! Je ne vous attache pas, en tout cas pas pour l’instant, mais quand je reviens je veux que tout soit identique. Pas d’enfant détaché, pas de plan digne d’un agent merdeux du FBI. Vous vous occupez de la morveuse qui se vide de son sang et vous ne bougez plus. Ah et bienvenue en enfer.


La porte claqua et ils entendirent le verrou ainsi que le fracas d’un cadenas.

- Et maintenant?
- Mulder c’est quoi cette histoire? Il nous connaît? Il refuse de nous laisser sortir? Il met cet homme en pièce, nous sommes enfermés avec une trentaine d’enfants dont une petite qui souffre du…
- Syndrome tempête du désert?
- Oui! Tu l’as reconnu?
- Oui…c’est une technique apprise par les soldats lors de la Guerre du Golfe…une balle de deux millimètres tirée avec un angle de 45 degrés…
- Ainsi la balle se loge dans le lobe temporal gauche, à quelques millimètres du cerveau, elle reste coincée dans une minuscule poche d’air et la balle peut y rester à vie.
- Quand je faisais mes études pleins d’amis à moi avait ce problème: la balle cause des chocs irréparables je crois?
- Oui pertes de mémoires, folie passagère, insomnies…c’est opérable mais ici…sans matériel je ne peux rien faire. Il y a 10 ans on ne l’opérait pas car la plupart ne faisait pas attention à cette blessure: les soldats touchés pensaient que la balle les avait juste éraflé….mais je ne peux me permettre de l’opérer ici….avec cette chaleur, sans matériel adéquat et stérilisé…
- Sans oublier le corps…il va se décomposer avec rapidité….
- Mulder…tu te rends compte, cet homme s’est levé ce matin en pensant qu’il allait faire plaisir à des enfants et il est là…mort. Et que doivent penser tout ces petits bouts? On est là à chuchoter et on ne peut rien pour eux. La petite est inconsciente, j’ai nettoyé la fine plaie laissée par la balle mais à part l’emmener très vite à l’hôpital il n’y a rien à faire.
- Il nous connaît….mais comment? Il a une technique digne d’un soldat, son acte barbare rappelle celui infligé dans les camps de prisonniers de guerre….
- Il est perturbé mentalement, son acte est désespéré mais je ne comprends pas pourquoi s’en prendre à des enfants, à des victimes innocentes.
- Ce qui me perturbe Scully, c’est de te savoir ici avec ce fou. Quand il revient, on va tenter de négocier: je reste mais toi tu sors avec la petite. Il faudra qu’il accepte.
- Mulder je reste: maintenant que je suis ici avec toi, je ne vais pas t’abandonner. Et je ne vais pas les abandonner.


Se penchant avec amour, elle tenta de soulever la petite fille: Mulder l’aida et ils la déposèrent avec affection sur le bureau professoral. Sortant une couverture de survie, Scully l’en recouvrit dans un geste plus que maternelle. Puis avec le courage qui était le sien, elle entreprit de parler un à un à tous les enfants. Mulder fit de même: allant de pupitres en pupitres, ils expliquaient qu’ils allaient tout faire pour les sauver afin qu’ils rentrent au plus vite chez eux. Distribuant caresses, baisers et mouchoirs, ils s’occupèrent des enfants comme si chacun était le leur. Ils n’avaient pas de plan, ils leur manquaient tous les indices et la situation était plus que précaire: ils attendaient désormais que leur ravisseur revienne afin de pouvoir par la suite échafauder le moindre plan. Assise sur l’estrade, Scully enleva sa large veste de secouriste. Mulder entendit le bruit caractéristique des attaches du gilet par balle:

- Remet le immédiatement, tu veux devenir sa meilleure cible?
- Mulder approche toi.
- Pourquoi?
- Viens.


S’accroupissant devant elle, il scruta son regard bleu azur: que voulait elle? Seulement sa main pour qu’il sente son fils bouger. Seulement sa main…

- Je voulais juste sentir ce geste que j’aime tant…c’est tout.

Elle remit le gilet par balle, et attendit que sonne le glas de leur victoire ou de leur prochaine mort. Mulder tournait ostensiblement le dos aux enfants car ceux ci ne cessaient de les scruter, cherchant chez ces adultes gentils la moindre chance de pouvoir s’en sortir. Mais le temps passait et leur agresseur se faisait entende à travers des coups de marteaux et le bruit incessant de la perceuse. Mais il ne se montra pas.
Pas avant la tombée de la nuit.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptyDim 12 Nov - 17:31


La nuit était là depuis quelques heures. La chaleur moite de la salle confinée commençait à rendre Scully nerveuse et agitée. Cela faisait 12 heures qu’ils étaient enfermés et plus de 18 heures pour les enfants. La plupart avaient arrêtés de pleurer, s’endormant épuisés la tête renversée sur leur pupitres. D’autres gardaient leur yeux bien ouverts, trop angoissé à l’idée de dormir ne serait ce que quelques minutes. Assise sur l’estrade, le dos contre la paroi du bureau et les jambes allongées ,la jeune femme tentait de faire passer sa légère crise d’angoisse.

- Scully arrête de t’agiter, tu te donnes encore plus de stress.
- Mulder j’ai un enfant de six mois qui appui avec force sur ma vessie.
- Je sais…il faut qu’il revienne immédiatement…les toilettes sont derrière la salle.
- Il nous pousse à bout, il joue avec nous. C’est un test.
- Il pense que nous allons agir et tenter de faire n’importe quoi.
- Les enfants doivent être déshydratés: on a assez d’eau dans nos sacs pour faire boire tout le monde, mais j’ai peur qu’en enlevant leur bâillon, ils prennent peur et se mettent à crier et là ce sera la fin pour tout le monde.
- Ils viennent de s’endormir, à leur réveil on s’occupe d’eux.
- Attends…Mulder?
- Oui?
- Pourquoi on ne reçoit aucun mot, aucun ordre de Skinner? Je n’entends absolument rien dans mon oreillette!
- Je n’y pensais plus….il doit avoir des interférences, ils ne doivent plus nous entendre.
- Et tu penses qu’ils reçoivent encore les images?
- Je ne sais pas…


Soupirant légèrement, Mulder se leva et se mit à tourner sur lui même. Il avait une idée en tête et Scully ne put s’empêcher de remarquer ses yeux vifs et alertes recherchaient un objet dont elle ne pouvait deviner encore l’utilité. Que faisait il accroupi derrière le bureau? Victorieux, il se releva, un caméscope à la main. Le plaçant sur un coin du meuble accoté au grand tableau noir, il le mit en route.

- A quoi cela va nous servir?
- Des images servent toujours dans un dossier, la cassette nous servira pour rédiger nos rapports.
- Bien vue Mulder.
- Maintenant ils restent à savoir: que se passe t’il à l’intérieur de cet école et que se passe t’il à l’extérieur?


Scully ne put répondre à la question posée: le cliquetis inquiétant du cadenas se fit entendre. L’inconnu entra, toujours le visage masqué mais les mains ensanglantées.

- J’ai besoin d’un petit coup de main docteur….

Se relevant, Scully s’approcha de lui en tremblant légèrement.

- Que s’est il passé?
- Il se trouve que la perceuse a dérapé et qu’elle n’a pas que percé le mur….je n’arrive pas à arrêter les saignements.
- Venez.


Il était de son devoir qu’elle le soigne car inconsciemment, ils gagnaient tous du temps, sauvant leur peau pour quelques heures encore.

- La blessure n’est pas si profonde que cela: le foret de l’engin vous a percé la paume en surface, vous vous êtes arrêté à temps.
- Alors faites quelque chose pour que ça s’arrête.
- Il vous faut quelques points…j’ai de quoi vous le faire sur place.


L’agresseur tira une chaise qui traînait et s’y posa avec lourdeur. Méthodiquement, Scully sortit les différents kit dont elle aurait besoin.

- Je vais vous endormir la main, ce sera une légère anesthésie locale, en plus cela calmera la douleur.
- Pensez vous que je suis dupe agent Scully? Vous ne m’injectez aucun produit car il serait regrettable que je me retrouve dans un état d’inconscience.
- D’accord c’est pour vous, si vous préférez avoir mal.
- Rien ne me fait mal.
- Bien.


Sans ménagement, Scully désinfecta la plaie et commença à la suturer avec dureté et violence. Surpris par tant de brutalité, l’inconnu lui attrapa le poignet et lui serra jusqu’à ce que des larmes apparaissent dans ses yeux bleus océans:

- Hey ma jolie, il faut se calmer…tu ne voudrais pas que moi, je te fasse du mal?
- Lâchez moi.


Sa main se resserra tel un étau: il aurait pu lui briser le poignet avec une facilité déconcertante. Scully souffrait plus que jamais: depuis un accident datant de son adolescence, elle souffrait régulièrement de son poignet droit, elle savait pertinemment qu’elle devait toujours faire attention à cette partie devenue fragile.

- Continue mais doucement.

Sa main de fer lâcha le poignet meurtri: déstabilisée, la jeune femme continua de s’occuper de lui avec professionnalisme, sous le regard de Mulder.

- Bien…maintenant nous avons quelques petits choses à régler tous les trois. Commençons peut être par les présentations.

D’un geste rapide, il arracha le bonnet et la cagoule qui lui recouvraient entièrement le visage et la tête. Scully fut prise d’un vertige étourdissant à la vue de leur assaillant.

- Alors Dana…tu me présentes pas à ton cher collègue?
- Je…mais comment?
- Scully…tu le connais?


Tous trois se regardaient les uns après les autres, se sentant ridiculement grotesque, telle une scène de triangle amoureux dans un film bon marché.

- Dana je t’ai connu beaucoup plus bavarde…je suis Nathan Hathaway.
- Tu es censé être…
- Mort, oui je sais. Nous avons pas mal de choses à nous raconter toi et moi, mais d’abord laisse moi régler un petit problème.


Avant que Scully puisse dire quoique ce soit, Nathan sortit son arme et tira sur Mulder, qui s’effondra avec fracas au sol.

- Mulder…non!!!

Se précipitant à ses côtés la jeune femme appuya avec force sur la plaie béante d’où le sang s’écoulait avec abondance.

- Mulder écoute moi tout va bien se passer, je suis là…

Attrapant l’énorme sac de secouriste, elle chercha de quoi extraire la balle: pour Mulder, elle était prête à prendre n’importe quel risque, la balle avait sûrement perforé sa rate, le sang de couleur noir foncé trahissait la blessure de l’organe touché. Nathan ne supporta pas la dévotion et la détresse de Scully: passant à côté d’elle, il lui asséna un coup de pieds afin qu’il ait le champ libre. Attrapant Mulder par le col de son gilet, il le traîna et le laissa tomber près du tableau.

- Toi maintenant tu viens avec moi.

Les enfants affolés par le coup de feu s’étaient réveillés en sursaut: de grosses gouttes de sueur perlaient sur leur front juvénile et la peur se lisait sur leur visage déformé par la fatigue et la souffrance.

- Nathan il a besoin de soin….
- Lève toi ou c’est moi qui vient te relever et je ne promet pas d’être aussi doux qu’un agneau.


Scully se releva avec difficulté: la chaleur était insupportable, sa condition la mettait dans un état de vulnérabilité avancée et la vie de Mulder était en jeu. Elle avait envie de hurler, de pleurer, de tuer cet homme qui lui devait être trépas depuis si longtemps.

- Approche Dana.
-...
- Dépêche toi.


Ses jambes refusaient de la porter, son cerveau ne donnait pas l’ordre d’avancer, elle n’était rien, juste un pantin immobile. Une poupée de chiffon dont l’âme était meurtrie, une poupée de porcelaine dont les couleurs figées semblaient à vie être celles de la souffrance et de la peur. Perdant patience, il l’attrapa par le bras, de cette poigne effrayante tant il avait de force et il l’emmena dans une pièce adjacente, prenant soin de bien fermer à clé la salle de classe. Poussant une porte bleu ciel, il la poussa avec vigueur dans ce qu’elle pris tout d’abord pour un cagibi mais qui se révéla bientôt être les toilettes.

- Tu as cinq minutes pas plus, je suis derrière la porte alors ne tente pas de t’enfuir, ce serait la fin pour toi.

La jeune femme soulagea ce problème qui était le sien et pris ces quelques minutes comme un temps de grâce et de réflexion. Les choses allaient de mal en pis et elle n’y pouvait absolument rien. Pourquoi Skinner et les autres agents ne tentaient rien? Pourquoi étaient ils laissés à eux mêmes dans cette mission? Elle avait de plus en plus l’impression de vivre un mauvais rêve: elle espérait se réveiller couverte de sueur dans son lit, aux cotés de Mulder. Mais il n’en fut pas ainsi. A peine fut elle sortie du cabinet, qu’il l’attrapa par le cou, enserrant sa nuque et sa gorge avec force.

- Nous ne sommes que tous les deux Dana…cela fait longtemps, pas vrai? J’ai repéré une salle où nous allons pouvoir discuter tranquillement et réglé certaines histoires anciennes. C’est par là…

La poussant avec violence, elle glissa et rata la première marche de l’escalier: heureusement, elle se rattrapa à la rampe et arriva à garder son équilibre. Derrière elle, elle sentait le rire malsain de Nathan ainsi que son souffle chaud et immonde caressant sa nuque. Une main sur son ventre, elle se mit à descendre les escaliers avec lenteur, ne souhaitant pas compromettre sa vie dans une nouvelle chute fatidique. Au bout d’un couloir, ils entrèrent dans ce qui devait être l’infirmerie de l’école : les fenêtres avaient été condamnées, et seule la lumière d’une dizaine de bougies éclairait la petite pièce. Un lit et un bureau ainsi qu’une grande armoire en fer constituaient le mobilier réduit de l’endroit.

- Bien…je t’en prie, prends place face à moi.

Immobile. Impassible. Elle ne bougea pas. La première gifle lui brûla le visage et ravagea sa blancheur virginale. La deuxième ne la fit pas obtempérer. La dernière la jeta au sol.
Ce n’était que le début. Ou la fin.
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MessageSujet: Re: [ Carnet de Vie, Carnet de Mort]   [ Carnet de Vie, Carnet de Mort] EmptySam 25 Nov - 2:58

- Alors Dana?
- Alors quoi?


Les puissants liens de cuir entravaient ses mains déjà meurtries: elle se sentait telle la fragile proie prisonnière d’un piège en pleine forêt, entendant au loin l’intarissable fleuve des Enfers, sentant l’ineffable odeur de la mort flottait autour d’elle et, frissonnant contre le rêche tissu de la cape de la Mort qui tournait autour de son corps, la faucille à la main. La sueur perlait de fines gouttes son front et sa peau d’une blancheur virginale avait pris la teinte de ce rose hivernal, lorsque le vent vient fouetter le visage des passants sans relâche et sans répit. La rudesse des coups et la saveur métallique qui imprégnait son palais lui laissaient plus qu’un arrière goût amer: elle pouvait entendre sonner le glas de sa propre existence et cela l’effrayait plus qu’elle n’aurait pu le penser.

- Tu ne trouves pas surréaliste que nous soyons dans la même pièce?
- Ce qui est surréaliste, c’est que tu sois ici alors que j’ai signé de ma propre main ton certificat de décès.
- As tu porté mon deuil?
- Plus longtemps que je ne l’aurai dû.


C’était en 1990. Dana Scully était sortie major de sa promotion, devenant ainsi un jeune médecin dont le cursus scolaire lui assurerait mérite et succès. Le mois de juin avait été superbe. De nombreux étudiants se baladaient, riaient et s’amuser, fêtant avec dignité le début de leur nouvelle vie. Nathan l’avait vu. Cette jeune fille était belle à damner un saint. Un peu à l’écart, elle irradiait les lieux de sa présence. Ils avaient parlé. Il s’étaient revus. Et ils s’étaient aimés. Nathan était un militaire de formation, à peine un peu plus âgé que la douce et magnifique Dana Katerine Scully. Ils passèrent des mois inimaginables côtes à côtes. Jamais on n’avait vu de couple aussi fusionnel et passionné. Mais bientôt la guerre du Golfe éclata. L’année 1991 fut marquée par un nom: Tempête du désert. Nathan s’engagea avec la ferveur qui était la sienne: la patrie avant tout, telle était la devise du pays. Il passa sa dernière nuit en Amérique à consoler Scully: il lui promit de l’épouser dès son retour, l’embrassant sur le front et séchant avec amour ses larmes. Ils étaient inséparables elle ne pourrait vivre loin de lui. Lorsque l’avion décolla de la base, elle sut qu’il reviendrait enfermé dans un cercueil. Les corps tombaient les uns après les autres:: les armes bactériologiques firent leur entrée. Les camps de prisonniers acceptaient les tortures les plus avilissantes et les plus horribles. La société avançait, le barbarisme grandissait. Scully persistait à croire en un miracle, pensant qu’une bonne étoile épargnerait Nathan.
Elle donnait un cours ce fameux mardi matin: la base de Mesa Tempe l’appela. On l’attendait pour l’identification d’un corps. Libérant ses élèves, elle rentra chez elle. Elle prépara ses affaires. Prit une douche. Noua ses cheveux en un chignon strict et austère. Et elle se vêtit de noir. Elle fit la route, seule. Arrivée à la base, on l’accueillit avec une neutralité déconcertante: des centaines de corps arrivaient ici chaque jour, alors la compassion n’avait aucune place à pourvoir dans ce milieu morbide. On la fit entrer dans une chambre froide où un corps trônait sur une table en plein milieu de la pièce. Était ce vraiment un humain? La jambe droite avait disparut, laissant place à un moignon entièrement gangrené,. Le ventre, l’abdomen et le torse étaient criblés d’impacts de balles et le visage n’était plus, sûrement le résultat d’un éclat d’obus. Que devait elle reconnaître? Ce cadavre aurait pu être celui de n’importe qui. Mais la fine croix en or qui pendait autour du cou bleu et glacé était unique: elle le lui avait offert et l’on remarquait à l’avant le D et le N enlacés. D’une voix qu’elle ne reconnut pas comme la sienne, elle dit que c’était bien Nathan. N’ayant plus aucune famille, elle signa son acte de décès. Aux obsèques, ils furent nombreux. Des dizaines d’amis vinrent pleurer la personne merveilleuse qu’il venait de perdre. Debout bien droite au milieu de ce qu’elle considérait comme une deuxième famille, on ne vit pas Scully pleurer, mais son regard valait la moindre larme. Comme prévu, la jeune femme s’enferma dans un monde de souffrance et de solitude. Plongeant corps et âme dans son travail, elle continua d’avancer dans la vie, le cœur lourd de chagrin et l’esprit chargé d’images terribles. Son entrée au FBI, ne fut pas anodine: au plus profond d’elle même, elle sentait quelque chose d’inachevée, elle savait que c’était à son tour et à sa manière de servir pour son pays. Afin de rassurer son entourage et sa famille et peut-être aussi pour mettre fin à ce long et douloureux deuil, elle se remit peu à peu à sortir. Elle rencontra Ethan, jeune et ambitieux. Mais ce ne fut qu’une histoire quelconque. Seul Mulder avait réussit à lui apprendre à nouveau à aimer. Mulder. S’était il éteint dans la pièce au dessus d’eux, au milieu d’enfants paniqués? A ce moment précis, alors qu’elle la prisonnière de son premier amour, c’était une rage refoulée qui faisait surface.

- Pourquoi n’es tu pas revenu chez nous? Pourquoi….m’avoir laissé?
- Tu ne pourrais comprendre mes raisons.
- Pourquoi? Peux tu te douter combien j’ai pu souffrir de ton absence?
- Je savais que tu étais forte et courageuse, je savais que tu survivrais pour moi, pour avancer, tu n’as jamais été une perdante Dana, tu as toujours été une battante.
- Comment peux tu savoir ce que j’ai été ou pas? Le jour de tes obsèques, tes amis te pleuraient mais moi, jamais je n’ai pleuré pour toi et tu sais pourquoi? Parce que tu vivais en moi, tu n’étais pas mort, tu étais vivant quelque part autour de moi. Et aujourd’hui je me rends compte que j’ai été très lucide et très perspicace. Il était de ton devoir de revenir. Je t’ai aimé…avec passion, j’ai déjoué chaque piège sans toi alors que tu avais promis de revenir rien que pour moi…
- Dana…j’ai tué des hommes.
- C’est malheureusement le principe même de la guerre.
- Nous avons massacré des familles entières….Dana écoutes moi…regardes moi…j’ai fait des choses horribles….
- Nathan la guerre pousse les hommes à commettre des actes barbares…
- J’ai violé des femmes innocentes.


Le cœur de Scully fit une embardée violente: son rythme cardiaque s’accéléra et une nausée au goût doux amer vint envahir son palais. Comme choqué par ses propres paroles, Nathan tomba à terre, ses genoux heurtant avec fracas le sol au carrelage bleu pâle. Sortant un couteau, il coupa les liens qui enserraient les poignets de Scully: apeurée, elle attendit un geste de sa part, une parole, un regard, ne sachant pas ce qu’il allait lui réserver comme sort. Contre toute attente, il commença à caresser sa joue rose et perlée de larmes:

- Ne me touche pas.
- Cela fait tellement longtemps Dana.
- Tu me dégoûtes!


Se relevant avec gravité, son état changea d’u coup: lui qui avait été mielleux et doucereux, les larmes aux yeux, venait de glacer son regard afin de le rendre le plus hargneux possible.

- Debout!

Les jambes de Scully ne purent la soutenir bien longtemps: elle mourait de fatigue et ses forces diminuaient d’heure en heure. Se retenant à lui afin de ne pas chuter, elle ne put s’empêcher d’éprouver une rage incontestée: elle avait sacrifié le début de sa vie pour cet homme qui loin de sa patrie avait commis les pires des actes. Sentant son vertige passait, elle enleva ses mains de son torse mais celui ci l’en empêcha:

- Tu dois admettre que tu as toujours besoin de moi.
- De toi? Cela fait bien longtemps que je n’attends plus rien de toi, je t’avais oublié, ma vie est tracée et tu sais que tu ne pourras rien y changer.
- Mais ton ami semble au mauvais état là haut….encore un deuil pour toi? C’est vrai que le noir te va bien….
- Tu es un monstre Nathan. Tu n’as aucun droit ni sur moi, ni sur Mulder et encore moins sur ces pauvres enfants enfermés.
- Tais toi. Tais toi Dana. Tu ne sais rien. J’ai vécu des choses….je pourrai te les raconter mais à quoi bon? J’ai d’autres choses à régler tout d’abord….à commencer par toi.


Un hurlement déchira la nuit pourtant si calme.

La porte grinça légèrement: les enfants étaient endormis, la tête renversée, et Mulder gisait appuyé contre le tableau noir. Nathan déposa Scully près de l’entrée sur une des couvertures de survie qui traînait depuis la veille. Heureux, il referma à clé et partit s’octroyer une nuit de sommeil, à la recherche d’un dénouement intéressant pour lui. Lorsque Scully se réveilla, elle voulut crier, encore et encore. Rampant à moitié, elle se dirigea vers Mulder: était il déjà mort?


- Mon Dieu…Mulder?


Le cœur de la jeune fille crut défaillir en ce moment si dramatique: alors qu’elle l’avait secoué avec fermeté, il ouvrit les yeux et sourit:

- Je ne suis pas mort?
- Non….non!


Le sang continuait de couler: il en avait perdu beaucoup mais son pouls et son rythme cardiaque ne semblaient pas alarmants: il était vivant et il avait de grandes chances de s’en sortir.

- Scully que s’est il passé?
- Rien…absolument rien.
- Il n’est pas revenu?
- …..Non.


Se retournant afin de sécher ses larmes, la jeune femme fit semblant de chercher des compresses dans le grand sac de secours: avec patience et douceur, elle s’occupa de Mulder. Il fallait qu’il soit emmené à l’hôpital au plus vite. Parcourant la pièce en silence, elle s’approcha de la petite fille blessée: elle dormait paisiblement dans un coin, recroquevillée pour ne pas avoir trop froid. Tout autour d’elle tournait dans une valse frénétique dans un bal où elle n’avait pas été conviée: son corps réclamait des minutes de paix, un armistice entre la douleur physique et la douleur morale. Combien de temps pourrait elle tenir face à ce démon du passé? Appuyée contre le tableau noir aux cotés de Mulder, elle laissa divaguer son regard à travers l’écran du caméscope….
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